Mikhaïl Gorbatchev assure que la menace nucléaire est à nos portes

Mikhaïl Gorbatchev menace nucléaire
 
L’homme de la Perestroïka, Mikhaïl Gorbatchev, celui qui a accompagné la chute de l’Union soviétique au terme de laquelle la Russie s’est voulue une démocratie comme les autres, vient de qualifier l’état des relations entre la Russie et les États-Unis de désastreux, évoquant « l’effondrement de la confiance mutuelle » et mettant en garde contre la menace nucléaire. Celle-ci serait à nos portes, à en croire ce vieux roublard de la politique russe. Alors que la Russie vient de rejeter la proposition de la France à propos de la crise syrienne au Conseil de sécurité de l’ONU, il met décidément de l’huile sur le feu.
 
« Je crois que le monde s’est approché d’un seuil dangereux. Je préférerais ne pas suggérer de plan particulier, mais je veux dire : nous devons arrêter. Le dialogue doit reprendre. L’arrêt du dialogue aura été la plus grande erreur. Il nous faut maintenant retourner vers les principales priorités, comme le désarmement nucléaire, la lutte contre le terrorisme et la prévention de désastres environnementaux à l’échelle globale. Comparé à ces défis, tout le reste relève de la priorité secondaire », a-t-il déclaré dans un entretien avec l’agence russe d’Etat, RIA Novosti.
 

Gorbatchev parle de la menace nucléaire… en connaisseur

 
C’est bien sur le nucléaire qu’il a le plus insisté, poursuivant : « Evidemment, en ce moment il est difficile de parler d’un mouvement vers un monde sans nucléaire, nous devons l’admettre honnêtement. Mais nous ne devons pas l’oublier : tant qu’il y aura des armes nucléaires la menace existe de les voir utilisées. Ce pourrait être par accident, par un dysfonctionnement technique ou par la malveillance de quelqu’un : un fou ou un terroriste. »
 
Ou l’art de faire peur en invoquant des catastrophes nucléaires « involontaires » ou une utilisation qui n’aurait rien à voir avec les très vertueux possesseurs de la bombe : les Etats-Unis, la Russie (ou l’Union soviétique de jadis ?) qui peuvent tellement mieux s’entendre pour trouver des solutions globales aux problèmes globaux !
 
Gorbatchev estime que tous les signataires de l’accord de non prolifération nucléaire devraient s’entendre et discuter jusqu’à obtenir la destruction totale de toutes les armes nucléaires. « Un monde sans nucléaire n’est pas une utopie, mais plutôt une nécessité impérative. Nous ne pourrons l’atteindre qu’à travers la démilitarisation de la politique et les relations internationales. »
 

Les solutions globales et la démilitarisation de la politique selon Mikhaïl Gorbatchev

 
Autrement dit, les relations internationales devraient bannir tout recours aux armes, et les politiques nationales abandonner cet élément essentiel des fonctions régaliennes souveraines, le droit de posséder une force militaire et de l’utiliser. Cette utopie-là est bien, poussée à bout, celle du globalisme qui voit toutes les nations du monde se donner la main et oublier différences, frontières, traditions et convictions. On pense à la chanson de John Lennon : Imagine there’s no countries/It isn’t hard to do/Nothing to kill or die for/And no religion, too… « Imaginez qu’il n’y ait plus de pays, ce n’est pas dur à faire ; Rien pour quoi on puisse tuer ou mourir, et pas de religion non plus… »
 
Il rêve, Gorbatchev, du « Conseil des sages » présidé par l’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, et de tous ces « vétérans de la politique internationale » qui comprennent la politique internationale et les problèmes actuels ; son désir, c’est que leurs voix puissent être entendues par les leaders modernes. A l’en croire, ceux-ci doivent saisir « la dernière chance » pour remettre la politique internationale sur un chemin de paix.
 
Que le monde ne soit pas exactement en paix, c’est tout à fait exact. Il y a la montée de l’islam et le désordre général, les peurs générales qui sont exploitées à fond pour promouvoir l’idée que sans entente globale, on fonce tout droit vers l’Apocalypse. Il suffirait de faire confiance aux grands de ce monde…
 
Merci, on a déjà donné.
 

Anne Dolhein