Le tandem Montebourg-Varoufakis défend la démocratie en Europe

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Dimanche, Arnaud Montebourg et son invité d’honneur à la « Fête de la Rose » Yanis Varoufakis ont prononcé un vibrant réquisitoire contre l’austérité en Europe, appelant à une réorientation de la politique économique en Europe qui prenne enfin compte des décisions populaires. Autrement dit, le tandem de trublions prétend tout simplement défendre la démocratie au sens classique du terme, qui n’a effectivement plus vraiment cours à Bruxelles.
 
Le lien était évident entre l’ancien ministre grec des Finances et l’ancien ministre français de l’Economie, tout deux ayant quitté leur portefeuille pour n’avoir pas accepté la politique mise en place dans les pays européens, et sans l’avis du peuple, quand ce n’est pas contre l’avis du peuple, par Bruxelles. La « Fête de la Rose », organisée chaque année par Arnaud Montebourg à Frangy-en-Bresse, en Saône-et-Loire, ne pouvait donc que les réunir pour dénoncer le « coup de force » bruxellois qui a imposé l’austérité au pays de Yanis Varoufakis. Celui n’a pas hésité à filer la métaphore militaire : « C’était une capitulation pour notre gouvernement, mais surtout une grande défaite pour la démocratie en Europe. » Précisant sa pensée d’une formule qui aura fait grincer les dents : « Notre printemps d’Athènes a été écrasé, comme le printemps de Prague. A la place des chars, c’était des banques. »
 

Le tandem Montebourg-Varoufakis

 
L’image a manifestement plu à Arnaud Montebourg qui, pour dénoncer l’actuelle « oligarchie politique », a continué dans le même registre, dénonçant une zone euro « devenue un triangle des Bermudes pour le suffrage universel où toutes les décisions populaires et référendaires se perdent, disparaissent englouties ».
 
Aussi a-t-il lancé, avec son complice, une appel à la création d’un « euro démocratique », par lequel les citoyens pourraient « exiger maintenant une évolution considérable de l’Europe et notamment de la zone euro pour que celle ci réponse aux besoins de la population ».
 

La question de la démocratie en Europe

 
Au passage, Arnaud Montebourg a voulu prouver qu’il n’avait rien perdu de son mordant, décochant, à l’adresse de François Hollande, une de ces piques dont l’emploi l’avait conduit à quitter le gouvernement. « Vous votez pour la gauche française et vous vous retrouvez avec le programme de la droite allemande au pouvoir », a-t-il lancé sous les rires.
 
Ce n’est pas totalement faux. Mais on notera que, d’une part, l’idée selon laquelle François Hollande déciderait de quoi que ce soit en la matière est fausse ; d’autre part, que la vision politique du tandem Montebourg-Varoufakis relève toujours du socialisme le plus dur. Quant à l’appel à la démocratie citoyenne, il relève d’un subterfuge classique lorsqu’on se trouve dans l’opposition…
 

François le Luc