Face à la pénurie dramatique de médecins généralistes au sein du système socialisé de la santé du Royaume-Uni, le NHS, les responsables de ce dernier sont en train de mettre sur pied un plan de recrutement qui fera la part belle aux candidats formés à l’étranger ou à ceux qui, en l’état actuel, ont du mal à passer leurs examen sur place. Cette réduction des exigences de formation n’est certainement pas une bonne nouvelle pour les Britanniques, même si le NHS promet sur tous les tons qu’aucune baisse de qualité n’est à craindre.
Le gouvernement de Theresa May a pris l’engagement d’augmenter le nombre de généralistes actifs de 5.000 d’ici à 2020, dans un contexte d’allongement des délais d’attente pour les malades – un patient sur cinq doit attendre au moins une semaine pour avoir un rendez-vous – et d’un nombre record de postes de médecins vacants. Depuis le lancement d’un plan de sauvetage l’année dernière, le nombre de médecins généralistes actifs à plein temps a chuté de 1.250. Il y a du pain sur la planche…
Le système de santé socialiste du NHS au bord de la rupture
Aux termes des nouvelles propositions, les étudiants en médecine pourraient prétendre un poste de médecin généraliste même s’ils ne parviennent à obtenir leur diplôme qu’au bout de six tentatives, contre quatre actuellement, tandis que les vérifications des compétences des médecins formés à l’étranger se feraient nettement moins exigeantes.
Actuellement, tous les médecins venant de pays de l’Union européenne bénéficient d’une reconnaissance automatique de leur formation et peuvent exercer sans que leurs compétences fassent l’objet d’une évaluation. On propose désormais d’étendre cette procédure facilitée aux médecins d’origine extra-européenne dont la formation est jugée a priori « équivalente » à celle des cursus britanniques. Le Conseil médical général a été saisi d’une demande en ce sens.
L’organisation professionnelle des médecins de famille, le Royal College of GPs réagit en soulignant que les médecins généralistes sont effectivement sous une « intense pression », mais elle souligne que les mesures prises pour augmenter leur nombre ne doivent pas passer par « la petite porte » ni mettre en cause la sécurité ou la confiance que les patients doivent avoir en leur médecin traitant.
Le Royaume-Uni prêt au recrutement de davantage de médecins étrangers
Pour Joyce Robins, porte-parole de l’association de patients Patient Concern, il serait plus urgent de « décourager nos jeunes médecins les plus brillants de partir pour l’étranger ».
Pendant ce temps, le NHS discute pour savoir quels étrangers favoriser – on parle même, miracle, d’une évaluation de leur capacité à parler anglais – en vue de recruter 2.000 nouveaux généralistes. A l’heure actuelle, se félicitent les responsables de l’organisation soviétoïde, un généraliste sur cinq dans le pays est déjà d’origine étrangère.
Les exigences de formation bientôt réduites
La capacité d’attraction du NHS est faible, de nombreux médecins préférant ne pas entrer dans le système, alors même que les besoins n’ont jamais été aussi élevés. Le Royaume-Uni fait l’expérience des difficultés liées au vieillissement rapide de la population : le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus a augmenté d’un million en cinq ans.