En lisant le Guardian, de Lagos, on apprend que « selon la police, des hommes en armes, membres d’une organisation criminelle, ont enlevé 25 personnes et tué un membre du personnel lors d’une attaque menée à l’aube contre un établissement scolaire de filles dans le nord-ouest du Nigeria », dans l’Etat de Kebbi. Mais si vous écoutiez France-Info, l’affaire a été menée par « des hommes armés », terme repris par l’ensemble des médias français, qui recopient tous l’AFP. Notre presse est à la fois très discrète, et très gênée par la guerre qui fait rage au Nigeria. Trois étages de violences s’y superposent : une guerre ethnique (et sociale) entre éleveurs et cultivateurs, une guerre menée par la majorité musulmane contre la minorité chrétienne (systématiquement occultée), et une guerre de rapine et de rançons menée par des groupes de « bandits ». C’est celle-ci qui a la faveur des journalistes français. Surtout ne se fâcher avec personne, au risque de taire la vérité.