Nocivité de l’heure d’été : les arguments contre le changement d’heure ne manquent pas

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Si vous avez une tendance marmotte ou une admiration marquée pour les animaux qui hibernent, le changement d’heure n’est pas pour vous. On a beau vous expliquer que c’est « bon pour la Planète », que les économies d’énergie réalisées sont indispensables au développement durable, que les longues soirées d’été vous enchanteront, vous continuer de penser qu’il doit y avoir des arguments forts contre l’heure d’été et que sa nocivité a bien dû être démontrée quelque part. De fait, les études ne manquent pas. Mais la France, comme de très nombreux pays du monde, a fait son pas de deux avec le soleil dans la nuit de samedi à dimanche. Et personne ne peut y échapper, sauf à vivre coupé du monde…
 
La France, en été, a en moyenne deux heures d’avance sur le soleil. L’heure civile est la même à Vigo, à l’extrême pointe de l’Espagne, et à Varsovie. On ne s’étonnera pas d’apprendre que seul un Français sur cinq y est favorable, et un sur trois pense qu’elle permet d’économiser l’énergie.
 

L’heure d’été : une blague de Benjamin Franklin

 
Il paraît que tout est parti d’une blague de Benjamin Franklin en 1784, mais sa proposition loufoque de changer l’heure a été prise au sérieux en pleine Première Guerre mondiale : l’Allemagne avance l’heure légale le 30 avril 1916 et c’est tout de suite la course contre la montre pour la rattraper, peut-être pour vérifier si la victoire appartient à ceux qui se lèvent tôt : l’Angleterre change d’heure le 21 mai et la France suit son exemple le 14 juin.
 
Pour atteindre le décalage de deux heures en été il faudra cependant attendre, à Paris, la Seconde guerre mondiale : la zone occupée (et elle seule) se met alors à l’heure allemande.
 
Le changement d’heure s’imposera en France en 1976, lors du deuxième choc pétrolier. Toute mise en cause de sa nocivité est balayée et le passage à l’heure d’été devient critère de civisme – de « citoyenneté », dirait-on en 2015.
 
Les arguments contre le changement ne manquent pas, pourtant.
 
La santé en pâtit : pendant les jours qui suivent le changement d’heure, la fréquence des crises cardiaques augmente et le nombre de suicides est plus important, peut-être en raison du bouleversement des rythmes circadiens.
 

Les arguments contre l’heure d’été soulignent sa nocivité

 
Le nombre d’accidents de voiture augmente d’environ 17%, selon les études : le manque de sommeil joue sur la vigilance et le manque de lumière a un rôle aggravant.
 
L’irritabilité liée au manque de sommeil, tout comme les pics d’égoïsme associés aux nuits trop courtes, provoquent davantage de querelles domestiques. On ne sait pas, cependant, faute de statistiques, si l’augmentation des divorces fait partie des arguments contre l’heure d’été…
 
En revanche, il est établi que les économies d’énergie, principalement liées au fait qu’on allume la lumière plus tard le soir, sont très relatives. Aujourd’hui plus que jamais, vu la prolifération des lampes « basse consommation ». Une étude aux Etats-Unis en 2006, dans l’Indiana, a même abouti au constat que la consommation totale d’énergie augmentait de 1%. Eh bien oui : les habitants allumaient davantage leurs lampes et leurs climatiseurs le matin…
 

Le changement d’heure bientôt oublié ?

 
Quant aux enfants qui peinent aussi bien à sortir de leur lit le matin qu’à y retourner le soir, on ne les compte plus.
 
Ségolène Royal – preuve qu’une carrière au PS ne tue pas irrémédiablement le bon sens – a promis de faire vérifier l’intérêt du changement d’heure par sa « direction de l’Energie », ce qui pourrait la conduire à bannir définitivement l’heure d’été dès 2016. Les amoureux de l’oreiller lui en sauraient gré – mais ne rêvons pas. Le ministre de l’Ecologie travaille à longueur d’année sur des rapports « scientifiques » qui se mettent davantage à l’heure des idéologues du développement durable qu’à celle de la vérité.
 
Au fait, si les pouvoirs publics, au lieu de changer les horloges, avaient imposé que tous les horaires soient avancés d’une heure, pour que les écoles, bureaux et autres chantiers démarrent à 7 h 30 au lieu de 8 h 30 du jour au lendemain, gageons que le peuple se serait révolté ! Lui demander d’avancer sa montre, c’est plus sournois. Et souligne la crédulité humaine…