Les images parlent d’elles-mêmes. Lors de la messe du dimanche de la Transfiguration dans l’église de Santa Maria Estrela da Manha, dans l’Etat de Belo Horizonte, au Brésil, l’évêque auxiliaire Joaquim Giovanni Mol Guimarães refuse la Sainte Communion sur la langue à une jeune fille qui s’est agenouillée. Il tente par deux fois de la relever et de la convaincre de La recevoir dans la main, puis, y ayant échoué, va s’asseoir dans sa chaire épiscopale tandis que deux personnes évacuent doucement la jeune fille. Cette vidéo, devenue virale, a provoqué la colère des fidèles. Et témoigne que le covid est en train d’accoucher un nouveau catholicisme.
Paroquia Santa Maria Estrela da Manhã
— Gastão Inácio Fonseca (@InacioGastao) August 6, 2023
Belo Horizonte dia 05 de agosto de 2023
Bispo auxiliar da arquidiocese de Belo Horizonte Dom Joaquim Mol se recusa a dar comunhão na Boca e de joelhos a uma menina que estava se crismando.
A igreja no Brasil padece de bons pastores. pic.twitter.com/fy26UhSpxI
L’évêque prétend agir au nom de la prophylaxie du covid
Le site LifeNews, qui s’est adressé à l’archevêché, n’a reçu aucune information à ce sujet. Mais Mgr Mol a donné un communiqué expliquant qu’il avait agi ainsi à cause du covid. Le covid a en effet transformé le visage de l’Eglise catholique, puisque l’eau bénite, par exemple, a disparu des bénitiers voilà trois ans et n’y a pas reparu malgré la fin de la pandémie. C’est d’autant plus scandaleux que les statistiques de mortalité établissent sans la moindre ambiguïté que le virus, s’il fut très contagieux, est resté globalement bénin. En l’espèce, l’évêque Mol a fait un choix personnel politique : car si l’on peut, à la rigueur, soutenir que, pour les personnes âgées, un bénitier où trempent des centaines de mains peut être un lieu de transmission potentiellement dangereux, la transmission par un évêque en bonne santé à une jeune personne volontaire ne présente qu’un risque infime et assumé.
A Rome rien de nouveau : le catholicisme permet la communion sur la langue
Le Vatican est d’ailleurs très clair. Redemptionis Sacramentum dispose que « le fidèle reçoit la communion à genoux ou debout, selon ce que la Conférence des Evêques aura déterminé ». Et de préciser d’une part que « il n’est pas licite de refuser la Sainte Communion à quelque fidèle du Christ que ce soit pour le seul motif que la personne veut recevoir l’Eucharistie à genoux ou debout » et d’autre part que « tout fidèle a toujours le droit de recevoir la Sainte Communion sur la langue ». Mgr Mol a donc commis un abus de pouvoir. Et quand on n’a que les mots « pastorale » et « inclusion » à la bouche, ça la fiche mal.