Le « Nouvel Agenda Urbain » de l’ONU : une pièce maîtresse d’un remodelage socialisant

Nouvel Agenda Urbain ONU
Le centre historique de Quito, en Equateur.

 
Le « Nouvel Agenda Urbain » a été établi en prévision du 3e Sommet mondial du programme « Habitat des Nations Unies », « Habitat III », qui doit se réunir dans la capitale de l’Equateur, le 17 octobre prochain. L’ONU nous en offre la primeur sur papier dans un document emblématique de 24 pages… qui veut définir la façon dont les villes et les « établissements humains» doivent être « planifiés, conçus, financés, développés, régis et gérés ».
 
Planification, centralisation, nivellement, surveillance… tout y est, quoique les mots soient toujours auréolés – car c’est pour le bonheur de l’humanité. Le document est, en ce sens, la première pierre du très socialisant « Agenda 2030 du développement durable », adopté tous azimuts par les gouvernements mondiaux, en septembre 2015.
 

Une vie meilleure pour tous ! « Yes, but inclusive »…

 
La méthode est toujours la même : « Une vie meilleure pour tous ! »… objectif archi louable qui neutralise par avance toute critique. Ce projet mondial doit permettre l’accès à des emplois décents et équitables aux populations urbaines les plus vulnérables, le partage des ressources locales, l’approfondissement de la démocratie participative, le financement de projets écologiquement et socialement responsables… tout cela bien sûr, sous l’égide d’une autorité forcément bienfaitrice.
 
L’idéal onusien.
 
Un mot interpelle, pourtant, répété des dizaines de fois : « inclusive »… Pour résoudre les inégalités, les décalages, les fossés de la réalité vraie, il faut une politique radicalement, drastiquement intégrante, englobante, qui ne laisse rien en arrière, ni personne (« Leave no one behind » disait l’Agenda 2030) : une politique coercitive sous couvert de nécessité humanisante.
 
Autrement dit, bienvenue dans le monde des méga-villes « compactes », sous contrôle étendu, où la souveraineté nationale et la liberté individuelle n’ont guère plus leur mot à dire – pour le Bien commun de tous, évidemment. Seule concession différentielle : le patrimoine culturel, couleur locale indispensable pour juguler le besoin d’identité…
 

« Nouvel Agenda Urbain » : planification, expropriation, redistribution

 
De l’échelon mondial au niveau local, c’est la même idée : changer les modes de consommation et de production pour les rendre « durables » selon le jargon onusien. « Durables », c’est-à-dire, en réalité, garantissant « l’égalité d’accès de tous aux ressources et opportunités économiques et productives ».
 
En d’autres termes, une planification centralisée, qui fleure bon les vieux manifestes communistes.
 
Exit la propriété privée ! « Habitat I », en 1976 (les sommets mondiaux sont organisés tous les 20 ans) en faisait déjà une de ses priorités : « La terre ne peut pas être considérée comme un bien ordinaire, contrôlé par des individus et soumis aux tensions et aux dysfonctionnements du marché (…). La propriété foncière privée est aussi un instrument principal de l’accumulation et de la concentration de la richesse et contribue donc à l’injustice sociale ».
 
L’économie « informelle » est aussi visée, parce qu’elle échappe précisément au contrôle et à l’encadrement étatiques et crée des espaces de liberté invisibles. Elle doit connaître une « transition durable », c’est-à-dire revenir dans le giron de l’économie formelle…
 
Étape suivante, dans cette réduction de l’inégalité : la redistribution. « Nous allons soutenir le développement de modèles verticaux et horizontaux de la répartition des ressources financières pour réduire les inégalités entre les territoires infranationaux, dans les centres urbains, et entre les zones urbaines et rurales », indique le document. Les inégalités entre pays sont également concernées : le rapport vise sans ambages la classe moyenne occidentale, beaucoup trop riche encore à son goût – la balance avec le Tiers-Monde doit s’équilibrer…
 

Les enfants : des « agents clés du changement »

 
Pour ce qui est de cette société urbaine, le gouvernement onusien a aussi son mot à dire – comme dans les objectifs de l’« Agenda 2030 », très peu de formes de l’activité humaine ne sont pas investies d’une façon ou d’une autre. Non seulement, « un logement convenable et abordable » doit être fourni à tous, mais chaque gouvernement doit veiller à ce que tout le monde reçoive « l’éducation, la sécurité alimentaire et la nutrition, la santé et le bien-être »
 
C’est beau en soi ! Mais qu’on réfléchisse à ce que signifie cet investissement-contrôle étatique dans des domaines qui, jusque-là, relèvent de la responsabilité des individus et des familles… L’envers de la médaille pourrait bien être la visée première. Les enfants sont d’ailleurs considérés comme des « valeurs », des « agents clés du changement » qu’il faut particulièrement prendre en compte – d’autres révolutionnaires l’avaient bien compris – et le document porte aux nues « la Déclaration universelle des droits de l’homme »…
 
L’ère moderne offre, en outre, des outils dont il faudra se servir : le rapport préconise de « faire usage des possibilités qu’offre la numérisation », en renforçant les capacités de récupération des statistiques et des données, à tous les niveaux. C’est leur fameux concept de « ville intelligente », qui consiste autant à surveiller les individus qu’à les protéger.
 

Le droit au logement version Obama

 
Un journaliste du « New American » note qu’aux États-Unis, malgré un système fédéral bien éloigné de ces visées mondialistes, le mandat Obama marche bel et bien dans cette perspective de remodelage. Un de ses derniers programmes consacré au Droit au logement consiste à casser les communautés citadines socialement, ethniquement, économiquement homogènes, en subventionnant l’installation dans ces quartiers de populations rigoureusement différentes, voire opposées…
 
Le document de l’ONU ne dit pas autre chose en parlant d’« encourager le développement de la mixité des revenus pour promouvoir l’inclusion et la cohésion sociale ».
 

L’ONU pour un socialisme totalitaire mondialisé

 
Alors quel est exactement ce modèle urbain rêvé à la trame économique et sociale revisitée que défend l’ONU ? Des critiques parlent de « technocratie », nous dit le journaliste du « New American ». Bien plutôt, un socialisme totalitaire mondialisé avéré.
 
L’indétrônable concept de « développement durable » connaît décidément, plus que jamais, ses heures de gloire, au détriment des libertés individuelles, physiques et morales, bien loin d’une quelconque écologie humaine.
 
Le document parle d’une « étape critique ». Critique pour qui ?…
 

Clémentine Jallais