Selon le dernier bilan établi par l’INSEE, le nombre de créations d’entreprise en novembre a progressé de + 1 %, avec 46.338 immatriculations recensées – après une hausse de + 0,5% déjà au mois d’octobre. Un chiffre qui tient compte des inscriptions en auto-entreprise, qui représentent plus de la moitié de ces inscriptions. Cette nouvelle hausse (en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables) est notamment sensible dans les secteurs du commerce, des transports, de l’hébergement et de la restauration.
D’après les chiffres de l’Institut de la statistique, la création d’entreprises a fortement augmenté depuis dix ans, du fait notamment de la mise en place, en 2009, du statut d’auto-entrepreneur, qui, en facilitant les démarches, et en minimisant charges et risques, a permis aux Français de trouver, à côté du travail salarié classique, de nouveaux débouchés. Ainsi, au mois de novembre, les inscriptions à ce régime simplifié ont représenté plus de la moitié (51,5%) des créations d’entreprise, soit 23.945 sur le total annoncé de 46.338. Viennent ensuite les entreprises sous forme sociétaire.
Si l’on considère, de ce fait, le seul régime classique, les créations d’entreprise augmentent de + 1,5%.
Une hausse sensible dans le domaine des transports
« Les secteurs qui contribuent le plus à cette hausse sont le commerce, transports, hébergement et restauration et le soutien aux entreprises », précise l’INSEE dans ce dernier rapport. Ainsi, dans le secteur des transports et l’entreposage, on note, sur un mois, une hausse de + 78,7% (+ 68,5% sur le trimestre, et + 34,9 % sur un an).
Un nouveau souffle, après une série de baisses : – 1,2% en septembre, – 0,8% en août… Avec, tout de même, un total positif sur un an, puisque le nombre cumulé de créations brutes au cours des douze mois achevés fin novembre a augmenté de + 2,4% par rapport aux douze mois précédents.
Cela dit, la situation reste, pour l’heure, loin d’être idéale. D’abord, parce que l’auto-entreprise se taille la part du lion dans ces calculs, et que l’on ne peut évidemment pas comparer une entreprise personnelle à une entreprise de plusieurs dizaines, centaines, ou milliers (et a fortiori davantage) de salariés.
Nouvelle interrogation sur les défaillances d’entreprises
Ensuite parce que, selon le baromètre Coface, publié également aujourd’hui, le nombre de défaillances d’entreprises, s’il connaît un léger recul en 2014, se stabilise tout de même à un niveau élevé, à 63.002 sur douze mois (fin octobre).
Cette étude (fondée sur l’ensemble des redressements et liquidations judiciaires, ainsi que sur le nombre d’emplois affectés et le coût des défaillances) a quelque chose d’assez peu rassurant. En effet, elle observe que, sur les 2.380.462 entreprises enregistrées (hors auto-entrepreneurs) en France au 1er janvier 2013, 63.932 étaient défaillantes douze mois plus tard. Avec, précision utile, un encours fournisseurs de 4,8 milliards d’euros et 202.306 emplois concernés.
Le secteur le plus atteint est manifestement la construction qui, avec 20.500 défaillances sur la même période de douze mois, représente près d’un tiers (précisément 32,5%) du total… Il a connu notamment une chute de plus de 12% des permis de construire et des mises en chantier.
A côté des créations d’entreprise, la production
Cette situation générale est à rapprocher de ce qui se passe dans le reste de l’Union européenne, et plus spécialement dans la zone euro. La direction générale de la Commission européenne Eurostat, qui n’évoque pas, dans les chiffres publiés ce vendredi, la création d’entreprises mais la production industrielle, qui lui est, si l’on peut ainsi dire, parallèle. Celle-ci a progressé de + 0,1% au mois d’octobre dans les dix-huit pays de la zone euro – et de + 0,7% sur un an à cette date. Une progression due essentiellement à la production des biens de consommation.
Si le moral des investisseurs semble répercuter, quelque peu, ces légères améliorations, selon l’agence allemande Sentix, le baromètre est encore loin d’indiquer le « beau fixe » !