Les nouvelles directives de l’université de la Nouvelle-Galles du Sud affirment que l’Australie a été « envahie, occupée et colonisée ». L’arrivée des colons britanniques dans la foulée de l’explorateur James Cook qui a posé le pied sur Botany Bay en 1770 devient dans cette Novlangue très politique une « invasion » dont les indigènes sont évidemment les victimes. Même si les directives, qui forment le « guide de la terminologie indigène » publiée par l’University of New South Wales (UNSW) ne sont pas contraignantes, elles ont tout de même prodigieusement irrité nombre d’Australiens qui accusent l’institution de « réécrire l’histoire ».
C’est le cas de Alan Jones, figure conservatrice bien connue d’une radio australienne : « N’essayez pas de borner la pensée d’étudiants d’université avec un kit de diversité quelconque plein de sornettes à propos de la terminologie indigène, qui présente comme une affaire définitivement acquise le fait que l’arrivée de Cook doit être qualifiée d’invasion. Tel étudiant peut bien affirmer qu’il s’agit de cela, mais un autre préférera arguer qu’il s’agit d’une sédentarisation. La dispute devra être réglée selon ses mérites. Mais les préjugés et le politiquement correct sont anathèmes par rapport à la recherche universitaire et à la connaissance véritables », a-t-il dit.
L’université australienne de New South Wales publié des directives de Novlangue
L’UNSW s’est réfugié derrière le caractère non contraignant du guide, assurant à la BBC qu’il « utilise un format du plus approprié et du moins approprié ». « Le guide suggère qu’il est plus approprié de présenter Captain Cook comme le premier Anglais à avoir cartographie la côte Est du continent plutôt que de parler de sa “découverte” de l’Australie. » Les partisans de la Novlangue ne brillent pas par la précision de leur langage… Car ce que l’on dé-couvre existe déjà, par définition.
Ils n’ont pas poussé le ridicule jusqu’à prétendre que Cook a envahi l’Australie… tout seul.
De la découverte à l’invasion britannique : réécrire l’histoire jusqu’à l’absurde
D’autres exemples ? Il y en a, et à la pelle. Dites « gens australiens indigènes » ou « peuples aborigènes » plutôt qu’« Aborigènes » ou « le peuple aborigène » pour éviter de laisser entendre qu’ils sont tous pareils. Parlez de « sociétés diverses et complexes » plutôt que de sociétés « primitives, simples, natives, préhistoriques ».
L’affaire démontre avant tout une haine de l’Occident et de ce qu’il a apporté aux peuples moins développés à la fois sur le plan spirituel et matériel. Le reconnaître n’oblige pas à occulter la part obscure de la colonisation, dont les peuples des divers continents ont très diversement souffert. Changer les mots est toujours une entreprise révolutionnaire.