Le billet
Obama, Hollande et le pouvoir de nuisance : Sortez les sortants !

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Barack Obama multiplie nominations et décisions pour barrer la route à son successeur, François Hollande est plus hypocrite mais garde, lui aussi, son pouvoir de nuisance : les sortants font de l’obstruction. C’est le moment d’appliquer le slogan : « Sortez les sortants » !
 
Pour les autres, François Hollande est d’une lucidité étonnante. Il a bien vu que les participants à la primaire socialiste barbaient tout le monde. Le meilleur moyen d’être en phase avec l’opinion et d’écraser ses anciens sous-fifres de son mépris était de tenir une vieille promesse à son ami Michel Drucker et d’aller au théâtre le soir où ils débattaient. C’était indiquer au peuple de gauche que l’important ne se jouait pas dans ce débat, donc pousser Macron en avant, qu’une campagne de médias sans précédent monte déjà en mayonnaise. Subsidiairement, c’était donner aussi un coup de pouce au plus idéologue des candidats socialistes, Benoît Hamon, que les sondages font habilement progresser. Là aussi, c’est un moyen de plus de faire avancer Macron, qui devrait ainsi récupérer tous les socialistes modérés, les socialistes de gouvernement et de gamelle – tout en se vengeant de Valls, coupable d’avoir paru un moment plus populaire que sa Grandeur élyséenne. C’est pourquoi Hollande s’est irrité qu’un proche révèle qu’il penche pour Macron : la vérité brûle l’intrigant comme l’ail le vampire.
 

Hollande est une fouine (dodue), Obama un bulldozer

 
Le président sortant Obama est beaucoup moins hypocrite et détourné que le président sortant Hollande. Pour exercer son pouvoir de nuisance, il ne joue pas au billard à bandes, il conduit un bulldozer. Et sans ménagement. Depuis le mois de novembre, au lieu d’inaugurer les chrysanthèmes et de passer les dossiers à Donald Trump, il a tout fait pour savonner la pente à celui-ci, allant même jusqu’à participer aux intrigues qui prétendaient empêcher son intronisation. Alors que le président élu doit prendre ses fonctions le 21 janvier, Obama continue à manifester une véritable frénésie d’activisme. Il signe des décrets. Il procède à des nominations. Il sème des mines. Et il soutient jusqu’au bout la campagne des médias et des services secrets américains, d’abord dans l’affaire  des fuites de courriels démocrates, puis dans celle du dossier  russe sur Trump.
 

Obama magouille pour garder son pouvoir de nuisance

 
Ces deux affaires méritent qu’on y revienne un peu, car elles montrent le niveau intellectuel et moral de ce prix Nobel de la Paix, de ce politicien qui se présente comme un grand type sympa, glamour, honnête et propre. D’abord les courriels fuités. Tout indique qu’ils résultent d’une fuite, non d’un hackage. Obama le sait, mais il ment, et il met toute sa puissance au service du mensonge, d’abord pour couvrir Hillary Clinton et les Démocrates – car le vrai scandale n’est pas la fuite, ce sont les courriels eux-mêmes. Ensuite pour plomber Trump, faire croire que c’est une créature des Russes, qui auraient manipulé l’élection présidentielle américaine.
 
L’autre dossier n’est qu’une suite. On se sert de services secrets maçons opposés à Trump pour broder sur le thème : c’est la main de Moscou qui est le marionnettiste dont il est le pantin. Et l’on ressort le plus vieux moyen du monde, le fameux dossier sexuel, les photos secrètes prises par la police politique russe. Trump en compagnie de demoiselles à la vertu douteuse. C’est beau comme un plafond ! Et ça marche ! Dans un monde dégoulinant de pornographie et de perversions triomphantes, acceptées pour norme, le scandale sexuel fait toujours recette. Le politiquement correct est porté sur les convenances. Obama, profond psychologue et vaillant humaniste, aura fait son boulot de président sortant jusqu’au bout.
 

Pour revenir au droit : sortez les sortants !

 
Il est temps de revenir à une conception, j’allais dire plus républicaine, disons simplement plus ordinaire et normale, plus conforme à l’usage et au droit, de la fonction présidentielle en fin de mandat. Pour les Etats-Unis, l’affaire est claire, les présidents sortants expédient les affaires courantes, et basta. En France c’est autre chose, mais François Hollande, qui s’est évertué pendant cinq ans à abaisser la fonction présidentielle, aurait mauvais gré de jouer les sortants tout puissants. Ces deux-là ont en tout cas fait assez de dégâts depuis qu’ils ont été élus, ils ont assez usé de leur pouvoir de nuisance, il est temps de leur appliquer le vieux slogan de Pierre Poujade : « Sortez les sortants » !
 

Pauline Mille