Pour Mark Levin, auteur d’un « show » radiophonique conservateur très suivi dans l’ensemble des Etats-Unis, il n’y a pas de doute : Barack Obama avait à sa portée toutes les informations nécessaires sur l’Etat islamique et sa dangerosité. Le journaliste-juriste a publiquement appelé à la mise en place d’une enquête sur cette question qui donne lieu à des déclarations contradictoires depuis quelques jours : entre Obama qui affirme avoir été trompé par des services qui eux-mêmes avaient « sous-estimé » la menace, et la presse qui souligne les avertissements clairs et précis fournis par le renseignement depuis des mois, il est plus aisé de croire cette dernière.
Mark Levin estime que Barack Obama savait depuis « des années ». « Il était au courant de tout, s’il lisait tous les mémorandums des renseignements qui lui étaient adressés. Il est le commandant-en-chef. La raison pour laquelle ils préparent ces synthèses quotidiennes – le lundi, le mardi, le mercredi, le jeudi, le vendredi, le samedi, le dimanche et parfois plusieurs fois par jour, selon la situation – c’est pour qu’il les lise. C’est bien le moins qu’il puisse faire, car la plupart des présidents, tous les présidents qui l’ont précédé, se les faisaient expliquer afin de pouvoir poser des questions à chaud et réagir. Pas Obama. »
« Il nous faut une commission ISIS qui puissent regarder ce qui se trouvait dans le livre des synthèses transmises à Obama – car cet homme refusait de lire les synthèses et ne voulait pas agir tout de suite » : Mark Levin – qui fut conseiller de Reagan – affirme carrément que le président des Etats-Unis « n’a pas lu les synthèses des services depuis des années : non, ce n’était pas la faute des agences de renseignement, c’est celle du président des Etats-Unis. Il est temps qu’il l’avoue, comme un homme. Il en est incapable. »
On sait déjà, grâce au Government Accountability Institute, qui assure une veille indépendante sur les activités de l’exécutif américain, qu’Obama n’a assisté qu’à 42% des séances quotidiennes de briefing qui lui étaient destinées.
Une question se pose toutefois. Soit Obama ignorait réellement où en était l’Etat islamique, et il a agi sans la prudence nécessaire. Soit il le savait, et il a volontairement agi à d’autres fins que celles annoncées. La question déborde également le cadre des notes écrites : il est inenvisageable qu’il n’ait pas reçu des avertissements oraux lors de ces séances de briefing quotidiennes. Ce qui est sûr, c’est que la politique des Etats-Unis au Proche-Orient crée un chaos qui les y fait détester.