Quand l’ouragan fait rage, l’énergie photovoltaïque n’a guère de chances d’être productive, mais il y a d’autres inconvénients dans un match entre le vent et les panneaux solaires, comme on a pu le constater lors du passage de Milton en Floride. Le site d’énergie solaire de Lake Placid – d’une valeur de 100 millions de dollars – a subi les assauts d’une des spirales externes de cet ouragan majeur. Il n’en est quasiment rien resté. Une telle destruction d’un champ de panneaux photovoltaïques n’est pas inouïe quand les intempéries s’en mêlent. Ce qui est remarquable, c’est la désinvolture avec laquelle les coûteuses centrales sont exposées aux éléments.
Un blogger sur Substack, David Blackmon, qui publie Energy Transition Absurdities, commente la vidéo de ce qui reste du champ de panneaux : « Hé ! Peut-être la Floride n’est-elle pas le meilleur endroit au monde pour dépenser des milliards pour le photovoltaïque ! Cette vidéo montre ce qui arrive à un gigantesque déploiement de panneaux lorsqu’ils sont frappés par un très gros ouragan. »
L’ouragan Milton a transformé les panneaux photovoltaïques en charpie
La centrale qui promet un rendement de 45 mégawatts n’a que cinq ans. Son inauguration officielle par le maire de Lake Placid, John Holbrook, eut lieu un an plus tard, en 2020. Seule note un peu discordante : l’édile répercutait à cette occasion les interrogations de ses administrés, qui se demandaient pourquoi leurs factures d’électricité ne baissaient pas.
En Floride, c’est plutôt le contraire qui s’est produit. Si l’Etat a échappé à l’éolien, le photovoltaïque y est fortement promu au titre d’énergie « renouvelable » (dont on constate aujourd’hui qu’il peut être aussi nécessaire d’en renouveler les infrastructures). Et les prix de cette électricité fortement subventionnée n’ont cessé de croître.
The New American rapporte le témoignage d’une femme qui avait raconté sous forme de tribune dans Florida Today ses déboires subis du fait de l’installation de panneaux solaires sur sa maison, avec l’objectif de faire des économies et de pouvoir continuer d’y demeurer après son départ à la retraite. Sara Ann Conkling racontait ainsi en 2022 que ses frais d’électricité avaient bondi de 178 % dès le premier mois…
La Floride fait payer cher les clients adeptes du photovoltaïque
La faute aux règlements du fournisseur public : si elle est, la plupart du temps, productrice nette d’électricité, pendant quelques mois de l’année ses panneaux ne suffisent à remplir ses propres besoins et elle se fournit sur le réseau public, auquel elle doit payer un abonnement mensuel d’un peu plus de 10 dollars pour bénéficier de cet accès. Mais la Florida Power and Light Company (FPL) a changé ses termes de vente en cours de route : voici Mme Conkling contrainte de payer, qu’elle s’en serve ou non, 239 KW par mois. « Si je dois payer 239 KW, pour quelle raison ne m’assurerai-je pas de bel et bien les utiliser ? », écrit-elle, dénonçant une mesure contraire à l’utilisation des « renouvelables ».
Et de souligner que ce sont les pauvres, qui utilisent le moins possible d’électricité, qui en sont les principales victimes : pour eux, c’est une hausse spectaculaire qui s’est installée, tandis que les plus gros utilisateurs ne voient aucune différence puisqu’ils dépassent toujours les minima.
Avec la destruction perpétrée par Milton, les coûts de l’électricité ne pourront qu’augmenter en Floride. La seule maigre consolation est sans doute que la puissance nominale d’une centrale solaire est le plus souvent surestimée, et qu’on a donc perdu moins de kilowatts que ceux promis par Lake Placid.