Le soleil brille ? Le Royaume-Uni redémarre ses centrales charbon…

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Que les panneaux solaires puissent refuser de fonctionner en l’absence d’ensoleillement, c’est pénible et contrariant, mais enfin c’est prévisible. Tellement prévisible qu’au Royaume-Uni, où cette énergie « verte et renouvelable » bénéficie d’une promotion à faire croire que les Anglais n’ont jamais vu la pluie, on a dû remettre en service des centrales au charbon pour compenser les jours sans. Elles avaient pourtant, il y a quelques années, moyennant des subventions gouvernementales, été « définitivement » fermées, dans un grand festival de gestes « durables ». La fête fut de courte durée, car le soleil et le vent sont parfois aux abonnés absents, et les deux dernières centrales ne cessent de voir leur fermeture remise à plus tard. Mais c’est encore pire que ce qu’on pensait : quand le soleil brille, les choses ne vont pas mieux. Depuis le début de la semaine, des centrales charbon crachent de nouveau leurs volutes, parce qu’il fait trop chaud pour que les panneaux solaires, délicats engins, puissent fonctionner.

Cela faisait pourtant un mois et demi que la Grande-Bretagne avait pu mettre à l’arrêt ses centrales fonctionnant à l’énergie « fossile », qu’il lui faut pourtant toujours maintenir en bon état de marche au cas où les « renouvelables » baissent les bras, ce qui arrive assez souvent.

 

Les centrales charbon compensent la baisse de production quand le soleil tape trop fort

A cela, plusieurs raisons. De même qu’on se chauffe en hiver, et que la demande peut alors exiger, faute de vent ou d’ensoleillement suffisant, de brûler quelque gaz, pétrole ou charbon pour fabriquer de l’électricité, de même on se rafraîchit en été en allumant l’air conditionné ou quelque modeste ventilateur. Oui, je sais, l’air conditionné est très mal vu par les réchauffistes, mais les Britanniques qui en ont encore les moyens malgré les hausses de tarifs énergétiques aiment mieux s’assurer un peu de fraîcheur que d’écouter Greta Thunberg. Qui habite en Suède, et non sous les tropiques, soit dit en passant.

Donc, hausse de la demande… Mais aussi, baisse de la production. Plus il faut chaud, moins les panneaux solaires produisent d’énergie : ainsi, dimanche, la production a chuté de près du tiers par rapport à la semaine précédente parce que le mercure affichait plus de 30°C dans la plus grande partie du pays.

Le panneau solaire, voyez-vous, est testé à une température de 25°C – et ce même si ses promoteurs en font la réclame précisément au motif que la Terre se réchauffe. Allez comprendre… Au-delà de 25 degrés, chaque degré supplémentaire de température réduit l’efficacité de 0,5 points de pourcentage.

 

Fée électricité ou Boucle d’Or chez les ours ? Les panneaux solaires n’aiment pas quand il fait trop chaud

Mais attention ! La température en question est celle de la cellule photovoltaïque, et non celle de l’air ambiant. Telle la tôle de voiture sur laquelle on peut cuire un œuf quand le soleil tape fort, ladite cellule peut atteindre des pointes à 60, voire à 70 degrés Celsius.

De fait, selon Alastair Buckley, professeur d’électronique organique, « comparé avec une journée fraîche et nuageuse, les cellules peuvent présenter une efficacité diminuée de 25 % ».

Dans le même temps, ainsi qu’il arrive bien souvent quand il fait chaud, il n’y avait guère de vent, les éoliennes étaient donc elles aussi en déprime. C’est ballot…

 

Les centrales charbon au Royaume-Uni soulignent les limites de l’énergie renouvelable

Mais il pourrait y avoir une solution. La société Octopus Energy, qui ne vend que de l’énergie verte et locale achetée chez des producteurs locaux, propose d’étendre son système de « récompense » aux clients qui consomment moins que la normale aux heures de pointe. Cet hiver au Royaume-Uni, ils ont reçu un total de 5,4 millions de livres dans leurs cagnottes : moins ils utilisent d’électricité, moins ils la paient cher, en somme.

C’est la logique de la décroissance et de la sobriété pour la planète. Mais si on y réfléchit bien, c’est avant tout la preuve que l’énergie verte ne peut suffire à couvrir les besoins, car à quoi bon économiser ce qui est déjà « renouvelable et vertueux » ?

 

Anne Dolhein