Quand il fait froid, l’énergie verte n’est d’aucun secours, comme l’ont appris le Texas et l’Alberta à leurs dépens

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Alors qu’il fait froid, très froid au Texas, où c’est rare, et qu’on est passé sous les -40 °C en Alberta, où la chose est moins exceptionnelle, les risques d’écroulement du réseau énergétique ont préoccupé tous les esprits. Pour l’heure, ces régions s’en sortent mais ce n’est pas « l’énergie verte » qui les ont sauvées, mais des concours de circonstances, ou l’aide des voisins…

Le Texas s’attendait pour mardi à des niveaux de demande très forte alors que le manque de vent, le froid et l’absence de soleil mettait à mal la production des énergies « vertes » ou « renouvelables ». Quant au stockage de l’énergie, le Texas sait depuis l’été dernier que lorsqu’il fait très chaud ou très froid, les batteries fonctionnent mal. On craignait des coupures analogues à celles subies par l’Etat en 2021 lorsqu’une tempête hivernale, contredisant là encore le « réchauffement climatique », avait privé de nombreux Texans d’électricité. Bilan : plus de 300 morts. ERCOT, l’entité de gestion de l’énergie au Texas, avait notamment omis de prévoir le maintien du courant pour les sources, compresseurs et pipelines indispensables au fonctionnement du système…

 

Le Texas et l’Alberta prouvent que les renouvelables ne peuvent rien contre le froid extrême

Lundi matin, 84,9 % de l’électricité distribuée était produite par des « combustibles fossiles », contre 6,8 % par l’énergie éolienne, et 0 % par le photovoltaïque, qui joue un rôle croissant dans le mix texan. Cet été, alors que les températures étaient exceptionnellement chaudes, ce sont les « renouvelables » qui ont sauvé la donne, rétorqueront les écolos. Mais c’est principalement parce que les centrales thermiques et nucléaires subissaient des arrêts liés à leur situation d’entretien.

Finalement, mardi, le Texas n’a pas subi la catastrophe. Mais cette fois, c’est grâce aux « énergies fossiles » : les centrales classiques sont nombreuses à se voir dotées de protection contre les très basses températures, leur permettant de répondre à la plus grosse part de la demande.

Par ailleurs, les pluies verglaçantes annoncées ne se sont pas produites avec l’intensité annoncée, permettant à l’éolien de fournir de l’électricité – mais ça, c’est une affaire de chance.

Enfin, la demande a été nettement moins importante que prévu : 78.000 mégawatts au lieu des 87.000 anticipés par ERCOT – mais c’est notamment parce que celle-ci a exhorté les Texans à limiter leur consommation et parce que, notamment dans la région de Houston, les écoles et les entreprises ont été fermées pour la journée. Ça aide.

Il faut noter que depuis 2021, la population du Texas affiche un million d’âmes de plus, et que le nombre de centrales au gaz et au charbon a diminué, tandis qu’on misait tout sur les nouvelles « fermes » solaires et éoliennes. L’équilibre n’est dû qu’à la relative modération des précipitations hivernales.

 

Les ratés de l’énergie verte

Dans l’Alberta, dans l’ouest du Canada, l’effondrement du système a pu être évité de peu ce week-end alors que l’énergie solaire et éolienne manquaient à l’appel. Samedi soir, le premier ministre Danielle Smith exhortait les citoyens à « débrancher » leurs véhicules électriques et à économiser l’énergie alors que les « renouvelables » ne produisaient rien. Elle leur demandait aussi d’éteindre le plus possible de lumières et d’appareils électriques, d’éviter l’utilisation de chauffages d’appoint et de préférer les micro-ondes aux cuisinières. C’est finalement la province voisine du Saskatchewan qui a pris l’initiative de fournir de l’électricité à l’Alberta pour stabiliser le réseau – alors qu’il y faisait tout aussi froid.

L’Alberta a démantelé la plupart de ses centrales à charbon ces dernières années sous son précédent gouvernement « vert ».

Le premier ministre du Saskatchewan, Scott Moe, en a profité pour diffuser ce message sur X, illustré par l’appel de Danielle Smith : « Saskpower fournit 153 MW d’électricité à AB ce soir pour l’aider à traverser la pénurie. Cette énergie proviendra de centrales à charbon et à gaz, celles dont Trudeau nous dit qu’il faut les fermer (ce que nous ne ferons pas). »

 

Jeanne Smits