La France, fille aînée de l’Eglise, est-elle une fille fidèle ? Telle est la question que le pape François a posée à de jeunes Français, qu’il a reçus, jeudi soir, à la maison Sainte-Marthe : des lycéens, et des membres des groupes de rock catholiques Glorious et Hopen.
Lors de cette rencontre sans protocole, et qui a duré trois quarts d’heure, le pape a encouragé les musiciens à poursuivre dans cette voie : « Il y a des gens en vie mais qui sont morts ; il faut aller les réveiller. »
Puis il a demandé, avec une certaine tristesse, au petit groupe : « On dit que la France est la fille aînée de l’Eglise… mais pas la plus fidèle, est-ce vrai ? » Une question qui est en quelque sorte l’écho, à trente-cinq ans de distance, à celle que le pape Jean-Paul II était venu poser en France : « France, Fille aînée de l’Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? »
Le pape demande à la France si elle est fidèle
Selon le P. Grea, curé de la paroisse lyonnaise dont ils sont issus, et qui les accompagnait, « le pape parlait de l’Eglise de France et non pas de la France. Il nous invite à sortir de nos enfermements ». Une précision qui n’est manifestement pas venue de la bouche du pape, et qui n’est que le sentiment de ce prêtre. Comment pourrait-ce, en effet, être l’un sans l’autre ?
Au terme de cette rencontre, le Saint-Père leur a donné rendez-vous aux Journées mondiales de la jeunesse de Cracovie, en Pologne, en juillet 2016, sans cependant évoquer, à l’inverse des propos tenus dans l’avion qui le ramenait de Sarajevo la semaine dernière, un déplacement en France.
L’opposition avec la fille aînée
Il est vrai que le contentieux avec notre pays ne finit plus de s’affirmer. Outre nombre de sujets sociétaux sur lequel le Saint-Siège ne peut faire autrement, sauf à n’être plus lui-même, à n’être plus catholique, que de tenir son enseignement traditionnel, l’affaire de la nomination de l’ambassadeur français auprès du Saint-Siège a encore crispé les relations entre l’Eglise et cette fille aînée.