Dans un message au patriarche Bartholomée de Constantinople à l’occasion de la Saint-André, saint patron du patriarcat œcuménique, le pape François a déclaré – citant la déclaration conjointe catholique-orthodoxe du 7 décembre 1965 – que « les condition nécessaires » pour le « voyage vers le rétablissement de la “pleine communion de foi, d’accord fraternel et de vie sacramentelle qui existaient entre eux au cours du premier millénaire de la vie de l’Eglise » existent aujourd’hui comme au moment de ce rapprochement entre le pape Paul VI et le patriarche Athenagoras. Le pape François a déclaré qu’il n’y a « plus désormais d’obstacle à la communion eucharistique qui ne puisse être surmontée par la prière, la purification des cœurs, le dialogue et l’affirmation de la vérité ».
Le message du pape François a été délivré au patriarche Bartholomée Ier par le cardinal Kurt Koch, en même temps que des salutations pontificales depuis Bangui où François achevait dimanche son voyage en Afrique.
Le pape François adresse un message chaleureux au patriarche orthodoxe Bartholomée Ier
Selon le message du pape, le chemin parcouru depuis la levée mutuelle des excommunications de 1054 par Paul VI et Athenagoras Ier, qui a permis d’avancer dans la « charité », a levé tout empêchement à aller plus loin. Rappelant leur accolade lors de leur « célébration, ensemble » à l’église patriarcale du Phanar le 30 novembre 2015, le pape François a expliqué ce qui, de son point de vue, a changé cinquante ans plus tard : « Depuis lors, la logique de l’antagonisme, la méfiance et l’hostilité symbolisées par les excommunications mutuelles a été remplacée par la logique de l’amour et de la fraternité, représentée par notre accolade fraternelle. »
C’est la « restauration d’une relation d’amour et de fraternité, dans un esprit de confiance mutuelle, de respect et de charité » qui change la donne, selon le pape, et rend accessible la communion eucharistique à travers « la prière, la purification des cœurs, le dialogue et l’affirmation de la vérité ». « De fait, dès lors qu’existe l’amour dans la vie de l’Eglise, sa source et son accomplissement se trouvent toujours dans l’amour eucharistique. De même, le symbole de l’accolade fraternelle trouve sa vérité la plus profonde dans l’accolade de paix échangée lors de la célébration eucharistique », écrit le pape.
Les obstacles à la communion eucharistique entre catholiques et orthodoxes en voie d’être levés ?
Il a insisté, dans le contexte des « récents attentats terroristes », sur la nécessité de la « promotion du dialogue entre les traditions religieuses ».
Il a également adressé ses remerciements au patriarche Bartholomée pour son « engagement fervent en faveur du problème critique de la sauvegarde de la création », dont il est un « témoin exemplaire pour les catholiques » à travers sa « sensibilité et sa conscience ».
Le pape François ne va pas jusqu’à dire qu’il n’y a plus besoin de « dialogue théologique », rappelant qu’il est nécessaire « d’examiner soigneusement les questions qui nous séparent ». Mais le ton est d’un optimisme notable.
Parmi ces questions épineuses qui divisent catholiques et orthodoxes, il y a celle de la primauté de Pierre et celle de la pratique d’une tolérance à l’égard du remariage après divorce du côté des orthodoxes ; pratique que le pape François avait évoquée lors de son retour des JMJ de Rio de Janeiro en annonçant qu’il voulait rechercher « comment aller de l’avant dans la pastorale matrimoniale ».