A bord de l’avion qui le conduisait du Sri Lanka aux Philippines, le pape François a évoqué lors de la session de questions des journalistes l’écologie, qui fera l’objet de sa prochaine encyclique consacrée à l’environnement. Il a souhaité que les négociateurs fassent preuve de « courage » face au « réchauffement climatique », appelant de ses vœux des pourparlers plus efficaces à Paris à l’automne qu’à Lima à la fin de l’année dernière.
Mieux, le pape, qui a fait jadis des études de technicien chimiste, n’est pas particulièrement connu pour s’intéresser aux sciences de la nature. Il n’a pourtant pas hésité à affirmer qu’à son avis, le réchauffement climatique est d’origine humaine. « Je ne sais pas si c’est entièrement de la faute de l’homme, mais pour l’essentiel c’est l’homme qui, en permanence, fait souffrir la nature ».
L’homme responsable du réchauffement climatique
« Dans un certain sens, nous avons méprisé la nature, notre sœur la Terre, notre mère la Terre », a-t-il poursuivi : « Je crois que l’homme est allé trop loin. Remercions Dieu de ce qu’aujourd’hui, des voix s’élèvent pour dénoncer cela. »
Voilà des déclarations qui méritent bien des commentaires. Certes les médias dans leur immense majorité propagent l’idée selon laquelle le « réchauffement climatique » est d’origine humaine, afin de justifier la prise de mesures au détriment de certains pays développés pour réduire les émissions de gaz carbone, au même moment où les économies « émergentes » échappent à ces obligations et se trouvent donc économiquement favorisées.
Un réchauffement climatique introuvable ? C’est ce qu’affirment de nombreux scientifiques indépendants qui avancent des études, des chiffres, des statistiques et des critiques sur les modèles présentés par les « réchauffistes » et s’excluent par le fait même du concert des chercheurs « reconnus ». De nombreuses questions ont reçu des réponses a priori, qui excluent toute recherche ou donnée contraire : oui, le réchauffement existe, oui, l’homme en est seul ou principal responsable, oui, c’est une catastrophe.
Quel réchauffement ?
Pourtant la réalité du réchauffement global est précisément contestée, et si réchauffement il y a dans telle ou telle région, la preuve de la responsabilité humaine n’est pas apportée, loin s’en faut.
Que l’homme puisse faire « souffrir la nature », comme le dit le pape, c’est évidemment bien possible : il est pécheur et peut abuser de tous les biens que Dieu lui confie. Mais on sait qu’aujourd’hui le discours dominant ne dénonce pas autant ses abus qu’il lui reproche son existence et – osons le mot – sa « prolifération ». Aussi, derrière les conseils d’économie et d’« anti-gaspi » que nos grand-mères énonçaient avec plus de bon sens, il y a d’abord une haine de l’homme qui se voit à travers tous les mouvements de contrôle des populations visant à réduire la fertilité humaine. Le pape François, lorsqu’il réclame du « courage » pour protéger l’environnement dans l’exact sillage des « voix qui s’élèvent aujourd’hui », en a-t-il seulement conscience ?
Le pape François évoque « notre mère la Terre »
« Notre sœur la Terre, notre mère la Terre… » Sœur, pourquoi pas. Un ami de saint François d’Assise peut se permettre une telle poésie. Notre « mère » ? C’est tout autre chose ! La Terre-Mère, c’est Gaïa. C’est la déesse-mère. Le symbole du panthéisme maçonnique. Le pape ne l’invoque pas, il l’évoque ? Mais la terre n’est pas notre mère. Nous avons tous des mères selon la chair (encore que l’idéologie du genre voudrait changer tout cela) ; l’Eglise est notre Mère, Marie est notre Mère. Mais la terre ? Elle nous a été donnée pour que nous la « dominions », et que nous la faisions fructifier. De la part d’un pape, le propos est sans doute plus maladroit qu’autre chose. Mais cela ne dispense pas de le souligner et d’y réfléchir, d’autant que l’idéologie de la Terre-Mère est très prégnante dans certains pays d’Amérique du Sud.
Le « courage » de suivre les rois de ce monde
Le pape s’engage clairement et explicitement dans la lutte contre le « réchauffement » et contre le CO2 ; il a déclaré vouloir publier son encyclique dès le mois de juin en vue de conférence de Paris fin novembre qui devra faire preuve de plus de courage. « Les rencontres de Pérou n’ont pas représenté grand chose, j’ai été déçu », a-t-il conclu. « Il y avait un manque de courage. Elles se sont arrêtées à un certain point. Nous espérons qu’à Paris les représentants auront plus de courage pour aller de l’avant. »
Ce n’est pas manquer de respect au pape que de critiquer des propos aussi « temporels » – mais qui risquent d’avoir de graves répercussions dans le domaine spirituel.