Pour le pape François, la tragédie des migrants est « la pire depuis la Seconde Guerre mondiale »

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Lors de l’audience générale du mercredi au Vatican, le pape François a salué lors de ses paroles de bienvenue en italien la rencontre des directeurs de l’association ecclésiale Migrantes en les encourageant à poursuivre leurs efforts pour l’accueil aux réfugiés. Il a déclaré : « N’oublions pas que ce problème actuel des réfugiés et des migrants est la tragédie la plus grande depuis celle de la Seconde Guerre mondiale ».
 
Bigre ! Voilà qui réduit au statut de tragédie subalterne bien des malheurs traversés par l’humanité au XXe siècle.
 
Les millions de victimes du Goulag et celles du Lao Gai, les camps de concentration du communisme en URSS et en Chine ? Moins tragiques que celles des traversées malheureuses de la Méditerranée.
 

Le pape François fait son palmarès des tragédies

 
Le génocide perpétré par Pol Pot ? C’est toujours moins grave que les affres des populations du Proche-Orient et de l’Afrique fuyant la guerre ou recherchant de meilleurs horizons au Nord.
 
D’ailleurs les boat-people du Vietnam, du Cambodge, du Laos bravant les dangers de l’océan ne font pas le poids face aux migrants qui tentent la traversée de la Méditerranée sur des embarcations souvent incertaines, mais recherchées avec application par les garde-côtes occidentaux qui font leur possible pour éviter noyades et naufrages aux clandestins.
 
Et le génocide au Rwanda ? Les massacres tribaux en Afrique ? Le terrorisme islamique ? Le martyre sans précédent de dizaines de milliers de chrétiens ? C’est grave, sans doute, et tragique, mais moins tragique que le « problème actuel des réfugiés et des migrants » qui ne vivent sans doute pas toujours dans les conditions les plus enviables ici mais qui, une fois arrivés en Europe, obtiennent un abri, des soins gratuits, et souvent des allocations pourvu qu’ils choisissent bien leur destination.
 

De la Seconde Guerre mondiale à la crise des migrants, sans escale !

 
On sait que la Seconde Guerre mondiale a une dimension tragique toute particulière par la Shoah ; c’est même ce qui la différencie des autres conflits et massacres de masse qui n’ont pas manqué depuis lors. Il y eu aussi Hiroshima et Nagasaki. Donc, dans l’ordre ou le désordre, les tragédies les plus graves selon François sont sans doute : la Shoah, peut-être la bombe, et la crise des migrants.
 
Que plus d’un milliard d’enfants à naître aient été tués dans le ventre de leur mère depuis la grande marche vers la légalisation mondiale de l’avortement pâlit également en comparaison de la crise des migrants.
 
Le nombre incalculable des toutes petites victimes de la contraception contragestive, des fécondations artificielles, de cette omniprésence de la culture de mort qui tue comme jamais aucune guerre n’a tué, le pape l’aurait-il oublié ?
 
Et la tragédie de la perte de la foi, de l’apostasie généralisée, des attaques incessantes contre l’innocence des enfants, des âmes qui se perdent ?
 
On me dira qu’il y a une indécence à hiérarchiser ainsi la peine des hommes. Mais ce n’est pas nous qui avons commencé…
 

Jeanne Smits