Paris vend des armes au Koweït

Paris armes Koweït
 
A l’occasion d’une visite à Paris mercredi du premier ministre koweitien Jaber Al-Moubarak Al-Ahmad Al-Sabah, la France a signé avec le Koweït plusieurs contrats d’armement terrestre, aérien et maritime. Une vente d’armes pour un montant total de 2,5 milliards d’euros.
 
Au début de l’été, l’émirat du Golfe avait déjà dit son intention d’acquérir plusieurs hélicoptères Caracal, fabriqués par Airbus Helicopters, conçus pour les missions de sauvetage au combat et de transport de troupes sur longue distance. Aujourd’hui, l’« arrangement technique » signé entre les deux pays porte sur l’acquisition de vingt-quatre de ces hélicoptères, accompagné d’une option pour six autres appareils. Une addition d’environ un milliard d’euros, précise-t-on à Matignon.
 

Paris vend des armes au Koweït

 
Deux autres déclarations d’intention sur l’acquisition de véhicules blindés légers, et l’entretien de patrouilleurs, ont également été signées à cette occasion.
 
Après la vente de vingt-quatre Rafale à l’Egypte en février et de vingt-quatre autres au Qatar en mai, ces nouveaux contrats confirment la bonne santé des exportations françaises d’armes, affirme-t-on dans les milieux officiels. En termes de calcul effectivement, les commandes sont passées de 4,8 milliards d’euros en 2012 à 8,2 milliards en 2014, et dépassent 12 milliards sur les premiers mois de 2015.
 
Il faut sans doute rappeler à cette occasion que la France et le Koweït sont liés par un accord de défense signé en 1992, en vertu duquel, notamment, la majorité des officiers koweïtiens est aujourd’hui formée en France.
 
On insiste également, côté français, sur l’engagement du Koweït dans la lutte contre l’Etat islamique, qui s’est d’ailleurs soldée par l’attaque d’une mosquée chiite en juin dans la capitale. Attentat à la suite duquel les autorités koweïtiennes ont déclaré que pays était en « état de guerre » contre l’organisation djihadiste.
 

Un « état de guerre » qui pourrait se généraliser

 
Un accord de ce type représente sans doute un motif puissant ; comme, sans doute, la lutte contre le djihadisme. Mais on n’oubliera pas que, comme la plupart des monarchies du Golfe, le Koweït partage, au moins dans ses grandes lignes, la vision occidentale en ce qui concerne la Syrie, et particulièrement le devenir de son président Bachar el-Assad.
 
De ce fait, et même si ces contrats ont d’autres justifications, on est en droit de se demander comment cet armement à outrance de part et d’autre (la Syrie disposant pour l’heure du soutien militaire russe) peut être considérée comme favorable à la paix. Si un jour cette poudrière finit par exploser, les responsabilités occidentales ne seront pas nulles…
 

François le Luc