Le Parlement européen lance une enquête sur la promotion de Martin Selmayr

Parlement européen enquête promotion Martin Selmayr
 
Il est plaisant de voir ces institutions internationales réputées si transparentes, si édifiantes, donnant leçon sur leçon aux Etats apprentis, se prendre les pieds dans leur réalité autrement moins glamour. Le Parlement européen va ainsi lancer une enquête, comme il l’a voté mercredi, sur la nomination de Martin Selmayr, 47 ans, au 1er mars, au poste le plus élevé de la fonction publique à la Commission : celui de secrétaire général.
 
« Il faut répondre aux questions sur la transparence, l’intégrité et la responsabilité de l’ensemble du processus. »
 
Apparemment, l’affaire n’a pas plu à tout le monde. L’eurodéputé allemand Greven Sven Giegold a parlé « d’une opération nuit et brouillard »… Rapporteur pour la transparence, la responsabilité et l’intégrité dans les institutions de l’UE, c’est lui qui a réclamé au comité de contrôle budgétaire une enquête sur cette opération éclair qui en a surpris plus d’un.
 
Le fait est que Martin Selmayr était chef de cabinet et proche confident du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Et que son œuvre dans l’ombre a visiblement joué en sa faveur.
 
Il n’y a pas eu d’appel d’offres ouvert et la promotion a été expresse, quasiment sans débat, avec un jeu savant de nominations pour libérer la place, alors même que Selmayr n’avait pas la fonction suffisante : il fallait au minimum un directeur général, même adjoint, alors que Selmayr n’était que directeur…
 
Un beau « mépris de la démocratie » pour l’eurodéputé conservateur britannique Amjad Bashir. Ça devrait étonner ?