Après une légère amélioration de la situation en 2012 et 2013, la pauvreté refait parler d’elle en 2014. Le nombre de Français vivant sous le seuil de pauvreté, estimée correspondre à 60 % du niveau de vie médian, soit aux alentours de 1.000 euros pour une personne seule aujourd’hui, est donc reparti à la hausse l’année dernière, et a touché 14,2 % de la population, soit 0,2 point de plus qu’en 2013, selon les derniers chiffres publiés ce mercredi par l’INSEE.
Selon l’Institut national des statistiques, les inégalités ont augmenté au début des années 2000, et plus particulièrement depuis la crise de 2007-2008, avant de régresser légèrement en 2012 et 2013.
La pauvreté a augmenté en 2014
Aujourd’hui, l’INSEE estime que le seuil de pauvreté s’établit à 1.002 euros par mois, ce qui correspond à un revenu disponible de 2.104 euros pour une famille composée d’un couple avec deux enfants de moins de quatorze ans.
On peut noter, comme le fait l’institut, que le coefficient de Gini, qui mesure le degré d’inégalité sur une échelle de zéro à un, aurait donc augmenté de 0,004 point pour atteindre 0,295, et que le rapport entre le niveau de vie des dix pour cent les plus aisés et des dix pour cent les plus modestes resterait cependant stable à 3,5.
Au-delà des chiffres, et pour comprendre la réalité des faits, il faut noter que le ralentissement de la croissance française en 2014, – qui s’est établi à 0,2 % après voir monté à 0,7 % en 2013 – aurait davantage affecté les ménages les moins aisés. Selon les experts de l’INSEE, cela serait dû notamment à la montée du chômage qui les aurait davantage touchés.
Ils ajoutent que les baisses d’impôts et les revalorisations de certaines prestations pour les ménages modestes, et la hausse de l’impôt sur le revenu pour les plus aisés, si elles ont diminué le niveau de vie médian et les inégalités, n’ont pas permis de compenser l’impact de la conjoncture.
Les Français plus pauvres
Ce qui signifie tout simplement (mais quand on est sérieux on ne peut pas le dire aussi clairement que cela), qu’il est plus difficile de voir son niveau de vie baisser lorsque l’on est pauvre, plutôt que lorsque l’on est riche. De fait, les riches (les fameux 10 %) n’ont à s’inquiéter que de leurs statistiques, voire, pour les plus riches, de leur place dans le classement Forbes de l’année ; les pauvres, eux, voient chaque baisse de revenu, de moyens, affecter leur pain quotidien.
On peut se demander pourquoi ces chiffres ne sont publiés qu’aujourd’hui, alors que des sondages, à la fin de l’été, manifestaient très clairement cette situation que connaissent de plus en plus de nos compatriotes ? Au-delà des échéances des instituts de sondages, il faut bien penser que ce genre de sujets était tabou avant les élections régionales. Il met en effet directement en cause la responsabilité de nos actuels dirigeants, dont les sondages prévoyaient déjà la déconfiture, et qui n’auraient guère apprécié – on peut l’imaginer – d’être un peu plus montrés du doigt qu’ils ne l’étaient déjà au matin du 6 décembre…