La Peau de Bax [Schneider vs Bax] est une rareté en France, un film néerlandais, à apprécier dans la langue d’origine, qui mélange comédie et policier. La comédie relève de l’humour le plus noir, et du comique de situation. Avec une ironie systématique, le film est traité formellement au premier degré, en se concentrant sur l’intrigue policière, ou plus exactement du sous-genre du film de gangsters, avec des criminels qui règlent leurs comptes entre eux.
La Peau de Bax : une comédie plutôt ratée et une image effrayante de la société néerlandaise actuelle
M. Schneider est réveillé tôt le matin par ses deux fillettes. Il vit un parfait bonheur familial, avec sa femme et ses filles, toutes trois merveilleusement blondes. Il a pris cette journée de congé afin de fêter son anniversaire. Mais son patron téléphone. Il doit se rendre d’urgence à son travail. Il proteste, puis obéit. Sa femme croit qu’il travaille dans le nettoyage, les vannes d’égout, domaine dans lequel il peut y avoir des urgences en effet. En fait, métaphore courante, M. Schneider est un nettoyeur, c’est-à-dire tueur professionnel. Il doit tuer en urgence un certain M. Bax. La Peau de Bax repose sur une série de rencontres imprévues, de contretemps, etc. Et Bax lui-même est un tueur professionnel, ce qui conduit à des duels de tireurs. Le problème est que le film manque de rythme. Bax et ses proches incarnent une caricatures des Néerlandais d’aujourd’hui : ils sont instables psychiquement, drogués, alcooliques, obsédés sexuels, et incestueux à l’occasion. Cette charge n’amuse pas forcément beaucoup, car elle recoupe de trop près bien des réalités. Si elles font partie d’une « culture », si l’on ose dire, certaines nudités déplairont au spectateur honnête.
La Peau de Bax fait souvent sourire, qu’il s’agisse de certaines situations exposées, ou des dialogues. Ainsi, une péripatéticienne, aux idées larges, son métier aidant, tente de démontrer que, tout de même, tuer les gens, c’est mal… Là où il n’y a plus aucune morale, en quoi le meurtre serait-il condamnable ? Mais on ne rit jamais franchement. Alors, il faut bien conclure que la comédie est plutôt ratée. Elle offre une image effrayante de la société néerlandaise actuelle.