Philip Clayton, philosophe américain, salue le marxisme de Xi Jinping, “lumière” sur le chemin de la civilisation écologique

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Philip Clayton est un philosophe de tout premier plan aux Etats-Unis, spécialiste à la fois des religions, de la politique et des questions technologiques et scientifiques. De tout premier plan : cela veut dire qu’il soutient exactement les idéologies qui tiennent aujourd’hui le haut du pavé. Dans un entretien accordé à l’agence d’information officielle chinoise Xinhua, Clayton vient d’affirmer que la version du marxisme professée par le président Xi Jinping est une véritable « lumière » qui éclaire le chemin vers une nouvelle civilisation écologique globale.
 
Voilà exposé en pleine lumière – c’est le cas de le dire – la profonde collusion entre l’idéologie écologique partagée aux plus hauts sommets du pouvoir mondial et imposée par leur truchement, et la praxis marxiste qui sait s’adapter aux circonstances pour faire progresser la Révolution.
 

Pour Philip Clayton le marxisme chinois est la seule solution face au défi écologique

 
Clayton a fait ces remarques dans la foulée d’une allocution du président Xi lors d’un symposium sur la philosophie et les sciences sociales à Pékin, mardi. Le président Xi, qui est également le chef du Parti communiste chinois, a répété ce qu’il ne cesse de dire depuis son accession au pouvoir : que le marxisme est « scientifique » et conserve toute sa « vitalité aujourd’hui », rappelant qu’il doit demeurer la théorie fondamentale tant pour les études philosophiques que pour les sciences sociales en Chine.
 
Commentant le discours de Xi Jinping, Clayton a déclaré : « Il a insisté sur le fait que la naissance du marxisme est un grand événement de l’histoire intellectuelle de l’humanité, tout en soulignant la sagesse de la culture chinoise traditionnelle. Ces deux thèmes coïncident avec la théorie du marxisme organique », s’est félicité le philosophe américain.
 
« Le président Xi n’a pas interprété le marxisme comme une vérité intemporelle, mais a qualifié l’innovation de thème éternel de la philosophie et des sciences sociales, ainsi que du développement social. Les principes de base du marxisme doivent évoluer afin de correspondre aux réalités concrètes de la Chine d’aujourd’hui. Le socialisme a des caractéristiques chinoises n’est pas le même que celui du marxisme allemand du XIXe siècle », a précisé Clayton.
 

Le marxisme, une praxis qui s’adapte à tout – et fait feu de tout bois

 
De fait, le marxisme, et surtout sa mise en œuvre politique à travers le marxisme-léninisme, récuse lui-même l’idée d’une vérité intemporelle. Est bon ce qui sert la cause de la Révolution, est mauvais ce qui la dessert, et la praxis prend le pas systématiquement sur la vérité. Et ce qui est bon aujourd’hui peut être mauvais demain, ce que l’on dit vrai aujourd’hui, on peut le dire faux demain. En ce sens, le communisme chinois tel qu’affirmé par Xi Jinping correspond en effet parfaitement aux modes opératoires du marxisme-léninisme.
 
C’est bien ce que prêche Philip Clayton. Dans son livre Marxisme organique : une alternative au capitalisme et à la catastrophe écologique, il écrivait en 2014 : « Le capitalisme en tant que système social et économique est à l’origine d’injustices immenses et a dévasté l’environnement global… Seul un marxisme construit sur des principes organiques pourra répondre de manière productive aux demandes actuelles de nouvelles théories politiques et de nouveaux rôles gouvernementaux dans une ère de catastrophe environnementale. »
 
Voilà exposé en quelques lignes le principe collectiviste vers lequel tend le discours actuel sur l’environnement, dont il faudrait régler les problèmes globaux par une gouvernance unique et centralisée.
 

Le philosophe américain venu au secours du président Xi Jinping

 
Le marxisme, n’étant pas à proprement parler une idéologie, mais une pratique, peut dès lors s’adapter aux différents pays, villes ou cultures, assure Clayton dans ses livres. A Xinhua, il a déclaré avec satisfaction : « Le président Xi a également noté la relation complémentaire entre le marxisme et les ressources culturelles traditionnelles chinoises. Le peuple chinois a développé une profonde tradition culturelle sur des milliers d’années de pensée et de pratique. Cette connaissance accumulée constitue un guide sage pour les leaders chinois dans leur tâche de développement de politiques socialistes qui conviennent à la situation unique de la Chine. »
 
Et d’ajouter qu’un marxisme « mis à jour » est indispensable pour l’édification d’une civilisation écologique, qui requiert une philosophie sociale, économique et politique plaçant le bien commun de l’humanité et de la planète par-dessus tout autre chose. « Nous prédisons que les principes du marxisme organique joueront un rôle de plus en plus important », a-t-il souligné.
 

La « civilisation écologique », c’est le collectivisme mondialiste

 
Le mal, c’est le capitalisme, qui est à la racine, selon lui, des inégalités croissantes dans la société américaine et des dommages causés à l’environnement par des sociétés dont le moteur est le profit. Oubliées, les misères, les inégalités criantes, la pénurie, l’économie absurde qui ont marqué la mise en œuvre du marxisme en Union soviétique et bien d’autres pays. Oubliées – ou plutôt passées sous silence délibérément. Oubliées également, de manière tout aussi commode, les atteintes bien plus graves à l’environnement au sein de ces fameuses « démocraties populaires » qui, ne respectant ni Dieu ni l’homme, ne peuvent en réalité jamais se soucier du bien commun. Faut-il rappeler que c’est la Chine qui est aujourd’hui aux prises avec une pollution gigantesque et dangereuse, et que le fait d’en avoir fait « l’atelier du monde » induit une consommation énergétique démesurée pour transporter sa production vers les autres continents ?
 
Philip Clayton, lui, préfère saluer en la Chine « la plus grande nation au monde définie par sa constitution comme un Etat marxiste ». « Le président Xi en appelle à un marxisme qui sache évoluer afin de répondre aux défis uniques auxquels la Chine est confrontée » : ces développements, a-t-il conclu, pourrait servir de guide pour l’école du marxisme organique.
 

Anne Dolhein