Les Philippines devant la Cour permanente d’arbitrage de l’ONU pour tenter de contrer la Chine

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Les Philippines attendent avec impatience la décision qui va être prise ces jours-ci au sujet de l’habilitation de la Cour permanente d’arbitrage à régler le conflit qui oppose Manille à la Chine, au sujet du sud de la mer de Chine. Les auditions commencent mardi à La Haye et se poursuivront jusqu’au 13 juillet. Elles visent à déterminer si la Cour permanente d’arbitrage a compétence pour traiter un tel cas ou non. Le 22 janvier 2013, les Philippines ont déposé un recours auprès de cette cour internationale, pour contrer l’expansionnisme chinois qui inquiète de nombreux pays alentour ainsi que les rivaux de la Chine.
 

Les Philippines se tournent vers la Cour permanente d’arbitrage contre la Chine

 
Si le Tribunal d’arbitrage s’emparait du cas, les Philippines pourraient alors exposer leurs inquiétudes et les raisons de ce recours devant une cour internationale et obtenir gain de cause, au moins sur le papier. Pour Herminio Coloma Jr., secrétaire gouvernemental chargé de la communication, cette solution représente un espoir pour les Philippines : « Nous croyons en la force de notre position, qui est appuyée sur les principes contenues dans la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (UNCLOS). » La délégation philippine est composée des trois branches gouvernementales – exécutive, législative et judiciaire – et le pays uni sur cette question entend bien contrer les velléités chinoises en mer de Chine, afin de récupérer ses droits maritimes.
 

Quelle que soit la situation, l’ONU se place en acteur incontournable et gagne en légitimité

 
Si le Tribunal international sur les droits de la mer n’a pas été saisi, c’est en raison du refus de la Chine de prendre part à la procédure normale : c’est donc la Cour permanente d’arbitrage, également placée sous l’autorité de l’ONU, qui peut imposer son arbitrage.
 
Quelle que soit la situation, l’ONU accroîtra donc sa légitimité, malgré l’impossibilité de mettre en œuvre une quelconque décision favorable aux Philippines. Quelles que soient les conclusions du tribunal sur le comportement chinois, l’ONU n’a pas les forces nécessaires pour mettre un coup d’arrêt aux actions de la Chine.
 
Une condamnation constituerait malgré tout une grave défaite diplomatique pour la Chine, et pourrait donner des idées à d’autres pays qu’inquiète l’expansionnisme chinois. A l’instar des Philippines, le Vietnam, la Malaisie, le Brunei et Taiwan revendiquent leur part des récifs pris de force par la Chine.
 

Béatrice Romée