C’était le projet pharaonique lancé par Pékin au début des années 2010, plus grandiose que la grande muraille de Chine : la Route de la Soie, qui, reprenant le tracé des caravanes de jadis, devait relier l’Asie à l’Europe dans un développement industriel et commercial évalué en milliers de milliards de dollars. Mais l’Europe freine, découvrant un peu tard qu’elle s’est fait flouer et inonder d’une concurrence immaîtrisable, et l’Italie de Georgia Meloni s’est retirée. Les Philippines annoncent en faire autant. C’est une manière de protester contre les prétentions chinoises de mainmise sur la mer de Chine et ses richesses pétrolières, où la marine militaire chinoise se croit tout permis et a éperonné récemment un bateau philippin. C’est aussi une manière de prendre acte de l’incapacité de la Chine à tenir ses promesses de développement. Deux lignes de chemin de fer à Luzon et Mindanao, pour une valeur de 4 milliards de dollars ont été abandonnés. Les investissements de Pékin dans la Route de la Soie, qui étaient partis très forts de 2013 à 2019 (plus de cent milliards de dollars par an) sont tombés à… 40 milliards. Il y a un loup.