L’Inde mondialiste supplante la Chine au G20

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Le dernier G20 a été l’occasion pour l’Inde de marquer de nouveaux points auprès de l’Europe et de l’Amérique contre la Chine. La décision du président Xi Jinping de ne pas venir semble un échec pour celle-ci. En marge du sommet, le Premier ministre d’Italie Georgia Meloni a signifié à son homologue chinois Li Qiang qu’elle prévoyait d’annuler la participation italienne à la Route de la soie. Et le président de la Banque mondiale, Ajay Banga, a déclaré que la présidence de l’Inde « traçait une piste pour le monde ».

 

Consensus au G20, y compris la Russie et la Chine

La déclaration finale du G20 a été adoptée à l’unanimité, par consensus, sans vote, mais avec l’accord tacite de la Russie et de la Chine, que l’Inde a obtenu par une diplomatie assez neutre dans l’affaire ukrainienne et des accords avec les deux pays. Dans la langue de santal de la nouvelle diplomatie, et en d’interminables phrases, le président de la Banque mondiale a félicité le G20 d’avoir « négocié et trouvé la juste voie » pour le monde, qui « regarde, le G20 réunissantt les pays développés et ceux qui se développent ». Selon lui, l’Inde a gagné parce qu’elle a cherché la voie du consensus. Et d’ajouter : « 80 % du produit intérieur brut de la planète est dans cette pièce. S’ils n’étaient pas d’accord sur la voie à suivre, ce serait un terrible message. Je félicite l’Inde et les chefs du G20 pour avoir été capables de cette superbe déclaration finale. » Une déclaration finale pleinement conforme au programme mondialiste, on va le voir.

 

L’ordinaire credo mondialiste

Elle comprend le discours ordinaire sur le droit international, l’intégrité des frontières, le droit humanitaire, le système multilatéral, la paix, la stabilité – avec l’accord de l’Union européenne, des USA, de la Chine et de la Russie. Même unanimité pour le développement vert, l’avenir durable, les comportements liés au développement durable, y compris la recherche sur l’hydrogène, les principes de Chennai sur l’économie résilience et ceux du Deccan sur la sécurité alimentaire. Mais c’est surtout le côté global, planétaire, qui fait le succès de l’Inde : l’Union africaine est désormais membre du G20. Ce machin improbable qui n’a jamais marché est désormais partie intégrante de la machinerie mondialiste.

 

Pourquoi l’Inde devient le nouvel arbitre

Plus fort encore, le Premier ministre Narendra Modi a lancé officiellement l’alliance des biocarburants en présence de Joe Biden, du brésilien Luis Inacio Lula, du président argentin Alberto Fernandez, et de Giorgia Meloni. Le Brésil, l’Inde et les Etats-Unis, plus gros producteurs et consommateurs de bio-carburants vont travailler ensemble. Et, autre victoire pour Modi, au moment où l’Italie quitte le projet chinois de Route de la soie, il est remplacé par un projet Inde – Proche-Orient – Arabie saoudite – Union européenne. Avec un premier tronçon reliant l’Inde au Proche-Orient par l’Asie de l’Ouest, et un deuxième le reliant à l’Europe. Le tout combinant les voies maritimes et le rail. L’Inde profite : pays désormais le plus peuplé, c’est désormais le nouvel Eldorado des entreprises, et elle fait moins peur que la Chine, d’autant qu’elle a pris des positions plus floues en politique internationale.

 

Pauline Mille