La mort de Pierre Boulez

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Pierre Boulez, ou la rigueur d’un métronome.

 
La disparition de Pierre Boulez le 5 janvier dernier a suscité un hommage quasi unanime dans les médias. La mort adoucit sans doute les mœurs. Mais ce chef d’orchestre, pédagogue et compositeur n’eut pas que des amis. Grand défenseur de la musique sérielle qui permet de composer des œuvres atonales, il a même été comparé à un dictateur stalinien en la matière.
 
On lui doit la création de l’Ircam (Institut de recherche et coordination acoustique/musique), centre français de recherche scientifique d’innovation technologique et de création musicale. Ce centre fondé en 1969 lorsque Georges Pompidou le rappela de son exil volontaire, subventionné par l’État et nos impôts, mise toujours sur les recherches collectives et l’ « interdisciplinarité ». C’est aussi notamment grâce à ce compositeur qu’une œuvre contemporaine est imposée dans les concours de musique classique.
 
Pour mieux comprendre sa conception radicale et « systémique » de la musique, rappelons la conférence remarquable de Jérôme Ducros au Collège de France le 20 décembre 2012, qui en démantèle minutieusement l’édification.
 

 
Et plus légèrement mais non dénuées de bon sens, écoutons les toutes dernières secondes de la conclusion du journaliste Roger Gicquel dans son Journal télévisé lors de la création de cet institut. Autres temps où soufflait encore un vent de liberté salutaire.