Depuis Washington, où il participait à la réunion annuelle du FMI, Mario Draghi, président de la Banque Centrale européenne, a proposé, à l’attention des pays européens en mesure de le suivre, un plan pour lutter contre la récession qui s’annonce – et tant pis pour les hommes politiques qui voudraient nous convaincre que le pire est derrière nous.
L’idée peut paraître simpliste, car c’est tout simplement un appel à la croissance qu’a lancé le patron de la BCE. Tout simplement ? Non, en réalité. D’abord, parce que Mario Draghi a appelé les Etats-membres de la zone euro qui en étaient capables à utiliser les marges budgétaires qui leur restaient – un appel à regarder la réalité en face… –, les autres devant se contenter de suivre les règles d’une saine gestion budgétaire. Des pays à marges ? Mario Draghi ne les a pas nommés. « Vous déciderez à quels pays s’adresse cette phrase », a-t-il simplement indiqué. Chacun, évidemment, a dirigé son regard vers Berlin et Paris, avec les ministres de l’Economie desquelles il s’est entretenu en particulier.
Le plan de la BCE
Le président de la Banque Centrale européenne a été très direct, annonçant d’emblée que les gouvernements qui ne joueraient pas le jeu n’auraient que peu de chances de pouvoir un jour retrouver un mandat – un argument pour le moins frappant pour un homme politique. Mario Draghi semble prêt à maintenir aussi bas que possible les taux d’intérêt actuels, et éventuellement à racheter de la dette publique… mais à condition que chacun y mette du sien.
Le prochain sommet de la zone euro se tiendra le 24 octobre, et nul doute que nos représentants ne discutent de ce marché. Même si l’Allemagne et la France, on le sait déjà, font la grimace. Berlin répète depuis des mois qu’elle n’entend pas porter davantage le poids économique de l’Europe. Et à Paris, on espérait obtenir des assouplissements avant la mise en œuvre de nouveaux efforts. Ce n’est pas précisément l’ordre du jour auquel pensait Mario Draghi…
Un New Deal européen contre la récession
Cependant, la France pourrait fournir un nouvel effort, si on en croit Emmanuel Macron, son ministre de l’Economie, qui se dit prêt à un New Deal : une accélération des réformes contre un programme d’investissements de 300 milliards d’euros de la part de l’Union européenne.