Le premier bordel de poupées sexuelles de l’Europe ouvre à Barcelone

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Largement répandues au Japon, en Chine et ailleurs, les poupées sexuelles n’avaient pas encore en Europe leur bordel attitré. C’est chose faite depuis que « Lumidolls » a ouvert à Barcelone, ville bien placée en termes de tourisme sexuel en Espagne.
 
Quatre poupées en silicone hyper-réalistes, qui ouvrent un ballet bien dommageable… dans une industrie malheureusement en pleine expansion.
 

Le premier bordel de poupées sexuelles est à Barcelone

 
Les rendez-vous sont d’une heure et coûtent la modique somme de 80 euros. Le client pourra choisir entre quatre amas d’élastomère thermoplastique, ayant pour nom Lili, Katy, Leuze ou Aki. Sans oublier l’éclairage aux bougies, la musique glamour et le tutti quanti.
 
« Ce sont des poupées totalement réalistes, à la fois dans le mouvement de leurs articulations et dans le toucher de leur peau » décrit le site web de la société. De traits eurasiens, européens, asiatiques ou africains, ces poupées grandeur nature sont à même de « répondre à tous les fantasmes » du client qui peut demander à l’avance comment il veut qu’elles soient habillées.
 
Le public ne serait que celui de fétichistes ou d’affectifs dévoyés… Malheureusement, Lumidolls vise tout un chacun, avec ses poupées qu’ils ont voulu presque « aussi vraies que dans la vraie vie ». Voire, pour eux, encore mieux.
 
Un commentaire d’un internaute le confirme : « Ces poupées semblent beaucoup plus attrayantes qu’une femme moyenne de toute façon. »
 

La technologie au service du sexe ?

 
Barcelone était bien visée. Le tourisme sexuel y est beaucoup développé – la fréquentation de ces lieux de débauche, très organisée et très lucrative, explose d’ailleurs lors d’événements comme le Salon du téléphone mobile qui a lieu en ce moment même – les patrons font des cadeaux sur factures, à leurs clients.
 
Mais l’irruption très officielle de ces poupées est hautement symbolique. Biberonnés à la pornographie, esseulés par le bouleversement familial, les hommes quittent le domaine de la réalité parce qu’ils ne peuvent plus accéder à la « normalité » ou, dans l’autre sens, s’en satisfaire.
 
C’est d’ailleurs le nouveau concept des stations de vacances à robot sexuels qui comptent s’imposer dans les destinations touristiques comme Amsterdam et Bangkok, des robots qui auront différentes humeurs et émotions.
 
Car tout tend vers l’intelligence artificielle, y compris évidemment ces poupées du sexe. Certains grands distributeurs comme « RealDoll » ont déjà des projets en la matière et commencent à robotiser leurs mannequins.
 

Ou plutôt le sexe au service de la technologie… ?

 
Les uns invoqueront le bien-fondé de ces nouvelles « femmes » du XXIe siècle, arguant que la vraie prostitution pourrait s’en trouver diminuée, que l’hygiène du tourisme sexuel s’en porterait bien mieux – finie la dangereuse propagation des maladies sexuellement transmissibles –, que les difficultés physiques des uns et des autres ne seraient plus des problèmes, qu’enfin l’on ne serait plus jugé et surtout dépendant…
 
Piètres consolations mais en accord parfait avec le monde qui vient.
 
Le docteur en sciences cognitives, Olivier Nerot, est plus clair encore : « L’essor d’une sexualité robotique est plus que certain (…) et le mariage deviendra certainement un concept anachronique à cette époque ».
 
Qu’en sera-t-il, alors, de la natalité ?!
 

Clémentine Jallais