Poutine : la chute des cours du pétrole est une opération politique

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Le président russe estime que la chute des cours du pétrole sur les marchés mondiaux – qui touche son pays de plein fouet – est le résultat de choix politiques délibérés. Ce facteur s’ajoute selon Vladimir Poutine au ralentissement de la croissance mondiale et à la réduction, dans de nombreux pays, de la consommation qui lui est liée. A cette raison « obvie » s’ajoute une « composante politique, toujours présente dans les prix du pétrole ».
 
« A certains moments de crise, on commence à ressentir que c’est la politique qui prévaut dans la fixation des ressources énergétiques », a ajouté Poutine. Il désigne un « lien clair et direct » entre les marchés physiques du pétrole et les « plateformes financières où se font les affaires ».
 

La Russie victime de la chute des cours du pétrole

 
Il faut dire que le baril de Brent, qui atteignait quasiment 115 $ en juin, n’a cessé de chuter depuis lors pour avoisiner les 80 $ ; ces prix déterminent ceux du pétrole russe et la chute des cours pèse ainsi directement sur les revenus du pays. Selon la Deutsche Bank, l’énergie et la production qui lui est liée représentent « une part substantielle de la production économique, la moitié des revenus du budget fédéral et près des deux tiers des revenus de l’exportation ».
 
La décision saoudienne d’augmenter la production en début de mois a été perçue comme le début d’une guerre des prix dont la Russie fait effectivement les frais.
 

L’interprétation politique de Poutine

 
Vladimir Poutine présente son pays comme étant sous pression : il a notamment mis en cause l’accord de libre-échange en voie de mise en œuvre par les Etats-Unis et les pays du Pacifique, le Japon notamment, le Partenariat trans-Pacifique, « n’est qu’une énième tentative des Etats-Unis de construire une architecture de coopération économique régionale au bénéfice des Etats-Unis ».
 
« En même temps, a-t-il ajouté, je crois que l’absence de deux grands joueurs régionaux comme la Russie et la Chine au sein de ce partenariat ne fera rien pour promouvoir l’établissement d’une coopération commerciale et économique effective. » Dans la région, il est vrai que Poutine joue une autre carte régionaliste, et in fine mondialiste, de coopération, avec la Chine, l’Inde et ses partenaires de la nouvelle Union économique eurasienne qui entrera en vigueur le 1er janvier prochain.