Le très bref discours lu sur prompteur du président américain à l’occasion du 4 juillet n’a pas rassuré ses partisans, et encore moins la phrase qu’il a lancée ensuite : « Je n’ai pas l’intention de m’en aller. » Tout le monde Outre-Atlantique sait qu’il est incapable d’assumer pendant les quatre ans qui viennent le poste de président de la République des Etats-Unis d’Amérique, comme l’a montré son état mental durant le débat télévisé qui l’a opposé à Donald Trump. Joe Biden est pourtant poussé par son épouse Jill à rester à la Maison Blanche. La presse démocrate et plusieurs élus du parti lui ont demandé de se retirer le plus tôt possible, ce qui est légalement possible, afin de laisser émerger un candidat qui ait assez de notoriété en novembre pour affronter Donald Trump. Mais la première dame des Etats-Unis aime son statut, sa position à Washington, et, comme son mari ne donne vraiment sa confiance qu’à une personne, elle-même, elle est devenue le premier homme des Etats-Unis. Son ancien mari, Bill Stevenson, ne la « reconnaît » littéralement pas. Pour lui, c’est clair, « c’est elle qui veut être président maintenant ». A cet effet, elle le surprotège, et elle le mène comme un enfant, tout en niant avec une naïveté que même les communicants démocrates ne supportent plus ses nombreux et évidents moments de faiblesse, pour ne pas dire d’absence. Carl Bernstein, le journaliste qui a effectué avec Bob Woodward pour le Washington Post l’enquête sur le Watergate qui devait aboutir à la démission de Richard Nixon en 1974, résume pourtant l’évidence partagée par les proches et les soutiens de Joe Biden, et toute la presse américaine en affirmant : « Le Joe Biden que nous avons vu ce soir-là n’était pas une exception, il y a eu quinze occasions en un an et demie où le président est apparu à peu près comme dans ce film d’horreur dont nous venons d’être témoins. » Et d’après Bernstein les proches de Biden « qui l’ont soutenu, qui l’aiment, qui font campagne pour lui, qui le voient souvent, disent que dans les six derniers mois, il y a eu des marques claires de déclin mental et d’incapacité physique ». Mais, élu candidat avec une écrasante majorité aux primaires, Joe Biden est le seul qui puisse décider de son retrait – et Jill Biden y est pour l’instant fermement opposée. Que va-t-on lui promettre pour acheter son retrait – ou son désistement ? Au profit de qui ?