Le président des Philippines Rodrigo Duterte vient d’indiquer qu’il entend renforcer les liens de son pays avec la Chine, après avoir réitéré des critiques à l’égard de l’allié de toujours des Philippines, les Etats-Unis, qu’il a de nouveau accusés d’« arrogance ». Mardi, il a indiqué qu’il se rendrait prochainement en Chine et qu’il entend également faire un déplacement en Russie. Selon la source officielle chinoise Global Times l’objectif de la visite officielle en Chine est le rapprochement des liens entre ce pays et les Philippines, d’autant qu’elle constituera le premier déplacement du président Duterte en dehors du sud-est asiatique depuis son entrée en fonctions le 30 juin dernier.
Il s’agit donc bien d’un voyage symbolique axé sur l’amélioration de relations envenimées par le conflit de la mer de Chine du Sud. Rodrigo Duterte a indiqué que les autorités chinoises l’avaient invité « de manière répétée » : « J’ai accepté leur proposition », a-t-il déclaré lors d’un discours au palais présidentiel à Manille.
Un rapprochement des Philippines avec la Chine et la Russie à marches forcées
Sans donner de date pour le voyage, le président philippin a indiqué qu’il aurait lieu avant le déplacement prévu au Japon du 25 au 27 octobre. Autant dire qu’on met les bouchées doubles ; selon la presse locale, la visite d’Etat pourrait avoir lieu du 18 au 21 octobre.
Si le ministère des affaires étrangères chinois n’a pas encore confirmé la visite, il a « accueilli avec satisfaction » les dispositions de Rodrigo Duterte, ajoutant que les deux parties sont en étroite communication. Ainsi le président populiste philippin marque clairement le basculement de son pays du côté des pays communistes et ex-communistes dans le cadre d’un rééquilibrage des forces régionales par le biais de candidats d’apparence atypique.
Au cours de son allocution, Rodrigo Duterte a précisé que son intention originelle était de rendre d’abord visite au Japon, qui est la plus importante source d’aide internationale pour les Philippines. Mais, a-t-il expliqué, le Japon proposait une date « fixe ». Puis la Chine a indiqué qu’il y avait une « ouverture » avant celle-ci. Après le Japon, a précisé Duterte, il ira « probablement en Russie ».
Le président Rodrigo Duterte prône la rupture de l’alliance avec les Etats-Unis
Dans le même temps, Duterte a annulé des patrouilles conjointes avec les États-Unis en mer de Chine du Sud, et il a indiqué qu’il pourrait mettre fin à un pacte de défense qui autorise des milliers de troupes américaines à faire des rotations aux Philippines. Il laisse planer la menace d’une rupture complète des liens militaires. Mardi, le président a en outre indiqué que les Philippines n’ont rien à gagner d’exercices militaires conjoints avec les Etats-Unis, alors que ces exercices ont formé jusqu’ici un élément essentiel de l’alliance militaire.
Un exercice d’atterrissage amphibie conjoint qui a pris fin mardi sera donc le dernier à avoir lieu au cours de son mandat de six ans, a ajouté Duterte, ce qui en pratique gèle le plan d’exercice militaire déjà prévu qui porte sur 28 opérations par an.