La presse mainstream découvre la catastrophe qu’est la dénatalité en France

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Rmc.bfm.tv évoquait mercredi le rapport de plusieurs économistes de la Chaire transitions démographiques, transitions économiques (TDTE) du Réseau Louis Bachelier sur l’impact de la dénatalité en France, passée de 1,8 enfant par femme en moyenne à 1,68 en 2023. Si cette tendance s’affirme comme cela semble être le cas en 2024, pour atteindre un taux voisin à celui de l’Italie (1,3, alors qu’il faut 2,1 enfants par femme pour remplacer les générations), le PIB diminuerait de 75 milliards d’ici à 2040. A moins que ce ne soient les revenus de l’Etat, ce n’est pas la même chose mais les journalistes jonglent allègrement avec les chiffres et les concepts. En tout cas, ce serait une « catastrophe » pour les comptes publics, se lamentent les économistes : toutes les prévisions en matière de protection sociale de l’INSEE ne sont-elles pas fondées sur un taux de 1,8 enfant par femme ? Si les travailleurs-cotisants-contribuables manquent demain à l’appel, comment financer la générosité de l’Etat (ou plutôt la redistribution des richesses) ?

 

La dénatalité, une catastrophe pour l’économie en France

Du moins apprend-on que les Français « veulent bien faire des enfants, puisqu’ils en désirent 2,4 en moyenne », mais en sont empêchés, notamment par la difficulté pour les 18-30 ans de payer un logement suffisamment grand, de trouver un travail adéquat, et de concilier celui-ci avec l’accueil de jeunes enfants. On peut quand même espérer, rassurent les journalistes de rmc-bfm : « La chute de la natalité n’est pas inéluctable. Elle est remontée par exemple en Allemagne, grâce aux immigrés. » Pour le coup, ils jonglent avec les populations. Mais ne dites surtout pas : « grand remplacement »…

En allant y voir de plus près, on constate que c’est bien le PIB qui menace de rétrécir de 75 milliards : -3 %. Selon le Cercle des économistes, à l’origine de l’étude, cela pourrait aller de pair avec un repli de l’emploi de 4 %, soit 1 million d’emplois perdus d’ici à 2040, et le rétrécissement concomitant des retraites.

Le même Cercle précise, par la voix de son fondateur Jean-Hervé Lorenzi : « En réalité, ces trajectoires pourraient être plus graves que celle simulées, forcément simplificatrices, compte tenu de la baisse d’investissement d’avenir pour les jeunes ménages – logement, équipement – qu’implique la baisse de la natalité mais aussi de la perte de confiance des jeunes générations, à l’image de celle en Italie qui a vu à nouveau leur émigration devenir importante. »

 

Répondre à la catastrophe de la dénatalité par l’immigration et les robots ?

Que faire : en appeler aux robots, comme le fait déjà le Japon vieillissant ? L’idée est sur la table, même si son économie « est toujours en stagnation »…

Pour en parler, le Cercle a organisé une conférence le 28 mai, et les Rencontres économiques d’Aix-en-Provence débattront de la question du 5 au 7 juillet. On sait déjà que les protagonistes vanteront « l’égalité femme-homme », comme le propose le rapport TDTE, ainsi que la construction de crèches et l’accès aux logements plus spacieux (en pleine crise du logement entretenue par les réglementations climatiques…).

Promouvoir le mariage stable et la possibilité pour les jeunes femmes de mettre leur carrière entre parenthèses pour donner la vie et s’occuper elles-mêmes de leur famille ne font pas partie du package.

 

Jeanne Smits