Plus de neuf mois après leur enlèvement par les troupes russes, il n’y a toujours aucun signe de vie des deux prêtres grecs-catholiques Ivan Levytsky et Bohdan Heletta, originaires de la ville portuaire de Berdjansk, dans le sud-est de l’Ukraine. C’est ce qu’a déclaré l’évêque auxiliaire de l’exarchat gréco-catholique de Donetsk, Maksym Rjabucha, lors d’une visite au siège de l’organisation caritative catholique Aide à l’Eglise en détresse (AED) à Königstein im Taunus : « Malgré les prières, les protestations et les efforts de l’Eglise catholique, on est toujours sans nouvelles. »
Ivan Levytsky et Bohdan Heletta ont été enlevés par les troupes d’occupation russes à la mi-novembre 2022, au motif qu’ils auraient préparé un « acte terroriste ».
L’identité « russe-orthodoxe » s’accommode mal de la présence des catholiques…
Les deux prêtres catholiques séquestrés en Ukraine seraient torturés
Depuis lors, ils sont détenus dans un lieu inconnu, signale le site internet hispanophone Infocatólica. L’Eglise grecque catholique a indiqué qu’elle disposait d’informations selon lesquelles les prêtres détenus étaient torturés. En outre, l’un des prêtres souffre d’un diabète grave.
De vastes zones très disputées de l’exarchat de Donetsk, le diocèse grec-catholique le plus oriental d’Ukraine, ont été occupées depuis le début de la guerre en février 2022, notamment les régions de Louhansk, Zaporizhia et Dnipro. Comme le rapporte Mgr Rjabucha, tous les prêtres grecs-catholiques ont été expulsés de ces régions. Grâce aux réseaux sociaux, les contacts avec les zones occupées restent toutefois réguliers : les prêtres apportent un soutien spirituel aux habitants pris au piège, par la prière et en diffusant des offices religieux par visio-conférence.
En Ukraine occupée, la persécution des prêtres grecs-catholiques
L’évêque auxiliaire a pris ses fonctions en décembre 2022. Depuis, il a parcouru plus de 50.000 kilomètres à bord d’un véhicule financé par l’« Aide à l’Eglise en détresse » afin d’apporter son aide, en particulier aux personnes vivant dans les zones frontalières, parmi lesquelles nombre se sont retrouvées seules du fait des appels sous les drapeaux ou de l’exode vers des zones plus sûres.
« L’Eglise a créé des centres sociaux pour les enfants, les familles et les personnes âgées ; des personnes de différentes confessions s’y rendent », explique Mgr Rjabucha. Il a vu des gens ouvrir leurs maisons aux personnes déplacées par les bombardements. « Il existe un fort sentiment de solidarité et d’entraide qui n’est possible que grâce au soutien d’organisations telles que l’Aide à l’Eglise en détresse », a déclaré l’évêque auxiliaire : « C’est un moment où l’on prie ensemble et où l’on est uni dans la communauté. »