Victoire de Donald Trump à la primaire du New Hampshire : le ras-le-bol plutôt que les convictions

primaire New Hampshire Victoire Donald Trump convictions
Donald Trump élu par défaut ?

 
Deux « outsiders » ont gagné la primaire américaine du New Hampshire en vue des présidentielles de 2016 : Donald Trump obtiendrait 10 délégués républicains sur 23, tandis que, côté démocrate, le marxiste Bernie Sanders devance de peu Hillary Clinton avec 15 délégués contre 9. Ce sont des votes qui récusent clairement l’« établissement » des Etats-Unis, exprimant un ras-le-bol des électeurs qui, ayant cru ou non au « Yes we can » de Barack Obama, veulent une autre forme de changement. Le gauchisme d’Obama n’a pas été mis en œuvre sans la complicité de la « droite » ; de l’autre côté du spectre politique on en réclame encore davantage. Mais sur les questions de principe, il semble établi que les électeurs de Donald Trump, en tout cas, ne l’ont pas choisi au nom de leurs convictions.
 

Donald Trump champion toutes catégories (ou presque) dans le New Hampshire

 
Comment se compose l’électorat de Donald Trump ? Des sondages de sortie d’urnes indiquent que sa victoire dans le New Hampshire a mobilisé tous les sous-groupes évalués. Quelle que soit la catégorie – âge, revenus, éducation, race – et quelles que soient les tendances affichées – depuis « très conservateur » à « modéré » – il aura été gagnant. Même parmi les évangéliques, alors que Ted Cruz semble leur correspondre parfaitement. Trump séduit dans toutes les catégories sauf une : celle des valeurs et des convictions.
 
Trump est arrivé troisième parmi les électeurs républicains affirmant que la première raison de leur choix avait été le « partage des valeurs » : Ted Cruz et John Kasich l’y devancent. Alors que le grand cirque des primaires se déplace vers les Etats sudistes, plus soucieux des questions de société, c’est une faiblesse potentielle, observe Ben Johnson de LifeSiteNews.
 

Une victoire large pour cette primaire – mais non fondée sur des convictions

 
Le milieu provie et pro-famille se pose d’ailleurs de plus en plus de questions sur ce que pense vraiment Donald Trump. A titre personnel, il a de manière répétée exprimé son opposition au « mariage » gay, mais le National Organization for Marriage (NOM) américain l’accuse d’avoir « abandonné » cette cause.
 
Le week-end dernier Trump a déclaré à une chaîné télévisée du New Hampshire qu’il comptait promouvoir davantage l’« égalité » pour les homosexuels, en réponse à la question d’une journaliste se présentant comme lesbienne. « Nous devons rassembler tout le monde. Si nous ne le faisons pas, nous n’aurons plus de pays. Ce sera un bazar complet », a-t-il lancé.
 
Dimanche, sur la chaîne nationale ABC, Trump a refusé de se prononcer sur la question de savoir s’il comptait, une fois élu, nommer à la Cour suprême un juge qui renverserait l’arrêt Obergefell imposant le « mariage » gay au niveau fédéral. Il s’est contenté de dire que cela aurait sa « préférence », mais sans vouloir s’engager. Trump le fort en gueule ne s’entoure habituellement pas de telles précautions.
 
NOM observe qu’il n’a pas non plus proposé de soutenir un amendement constitutionnel visant à changer les lois et à protéger le mariage au niveau fédéral.
 

Anne Dolhein