Orwell n’aurait pas imaginé une telle ferme des animaux ! Un gang chinois spécialisé dans le trafic d’ovules faisait venir en Géorgie des femmes, en leur faisant miroiter de bons salaires si elles consentaient à louer leur ventre afin de porter l’enfant de couples stériles. En fait, elles se trouvaient enfermées dans des maisons comme des esclaves, inséminées, privées de leurs papiers et soumises une fois par mois à un prélèvement d’ovules, cette production intensive étant à la base d’un fructueux trafic. Une centaine de Thaïlandaises ont ainsi été dénombrées, certaines rachetées auprès du gang, grâce aux efforts de la Fondation Pavena et de Surrogacy Concern, mais on ne sait pas encore combien sont encore détenues dans de telles usines à ovules. Une enquête d’Interpol est en cours.
100 esclaves Thaïlandaises exploitées en Géorgie
Au départ, l’appât du lucre les a attirées en Géorgie pour servir de mères porteuses. A l’arrivée à Tbilissi, elles sont traitées comme du bétail en maison close, on leur administre des hormones pour stimuler leurs ovaires et on leur prélève leurs ovules une fois par mois. Afin d’être revendus au marché noir. Selon le Bangkok Post, l’affaire s’est sue par trois repenties que l’Association privée Pavena a rachetées, pour 2.000 dollars chacune, auprès du gang. Selon Surrogacy Concern, association britannique qui traite des méfaits de la maternité de substitution, « l’accroissement brutal de la maternité de substitution augmente la demande d’ovules, et cela engendre un trafic comparable à la prostitution. Ce qu’il faut, c’est l’interdiction mondiale du commerce des œufs et des enfants : ni les uns ni les autres ne devraient franchir les frontières ». C’est en effet nécessaire, mais pas suffisant : le commerce des enfants à l’intérieur d’un même pays est déjà une monstruosité.
La GPA provoque la production intensive d’ovules
Surrogacy Concern a cependant ajouté : « Un rappel : la Géorgie autorise la maternité de substitution commerciale – de nombreux Britanniques s’y rendent pour entreprendre une maternité de substitution. Comment savent-ils que les œufs achetés en Géorgie n’ont pas été élevés par des femmes dans de telles circonstances ? La demande d’œufs provenant de femmes d’origine est-asiatique est énorme. » Cette histoire de femmes esclaves élevées en quelque sorte en batterie pour leurs ovules est horrible, mais elle est aussi parfaitement prévisible du moment qu’on autorise la PMA : la demande autorisée crée le marché monstrueux.