Oliver Stone a rencontré Vladimir Poutine et réalisé un documentaire sur le sujet. Le producteur et acteur américain classé à gauche livre une part de l’intimité du président de la Russie tout en lui donnant l’occasion de s’exprimer sur les grandes questions diplomatiques – et, scoop, de révéler qu’il est grand-père. Ce film, intitulé The Putin Interview, est en soi un petit événement alors que l’hystérie anti-russe a gagné tout ce que les Etats-Unis comptent de politiciens et de journalistes de gauche, surtout qu’il vient d’un cinéaste considéré comme l’un des leurs.
D’abord, Oliver Stone permet au président russe de répéter que, « Contrairement à plusieurs de nos partenaires, nous n’interférons pas dans les affaires intérieures des pays étrangers », répondant ainsi aux soupçons, qui visent à démolir Donald Trump, ressassés par la médiacrature américaine sur une supposée manipulation de l’opinion par Moscou via des piratages informatiques. Ce n’est pas rien pour le landerneau démocrate qui doit en nourrir un certain navrement. La contrariété de ladite phalange redoublera quand elle entendra M. Poutine, affablement invité par Oliver Stone, évoquer sa vie privée. Comment un homme qui vient de révéler avec émotion qu’il est devenu grand-père peut-il être ce monstre froid complice de l’infréquentable Donald Trump ?
Vladmir Poutine : grand-père, deux filles, trente ans de mariage, un divorce
Car Oliver a obtenu que Vladimir fende l’armure. On savait déjà depuis 2013 qu’il avait divorcé par consentement mutuel de Liudmila après trente ans de mariage, tous deux ayant eu deux filles, Maria et Katernia. On savait que Maria était mariée à un homme d’affaire néerlandais, Jorrit Joost Faassen, et Katerina à un milliardaire russe officiant dans les hydrocarbures, Kirill Chamalov. Mais on ignorait, avant qu’Oliver Stone ne nous le dévoilât, que Vladimir Vladimirovitch Poutine était grand-père.
« Etes-vous un bon grand-père, jouez-vous avec eux dans le jardin ? », demande Stone. « Très rarement, malheureusement », se désole le président, avec un sourire de regret. Cela dit, on ignore encore le nombre desdits petits-enfants, ni quelle est leur mère. Il faut en garder pour la prochaine fois. Pour autant, Vladimir lève un autre coin de voile sur ses sentiments, cette fois à propos de ses filles. « Je suis fier d’elles, dit-il, elles ne sont ni dans le big-business, ni dans la politique mais dans les sciences et dans l’éducation ». Maria, née en 1985, œuvrerait dans le domaine de la biologie médicale et Katerina, née l’année suivante, serait l’une des responsables de la prestigieuse Université d’Etat de Moscou. Il confie aussi qu’il a failli refuser la présidence, y voyant un danger pour ses filles : « Je ne savais pas du tout combien de temps je pourrais faire ce travail car à tout moment elles pouvaient venir me reprocher ma démission (de père). Et je ne pensais plus qu’à une seule chose : où pouvais-je cacher mes enfants ? »
Dans “The Putin Interview”, Oliver Stone dame le pion aux médias russes, muets sur la vie privée de Poutine
Oliver Stone aura damé le pion aux médias russes, consciencieusement muets sur la vie privée de M. Poutine. Un journal avait été fermé en 2008 pour voir affirmé que le président entretenait une relation extraconjugale avec Alina Kabaeva, jeune gymnaste médaillée olympique de 36 ans sa cadette, allégation jamais confirmée. On ignore aujourd’hui s’il a retrouvé une compagne mais l’on affirme que son ex-épouse est remariée avec Artur Ocheretny, de 21 années plus jeune qu’elle.
Oliver Stone est-il un audacieux enquêteur ? La médiacrature américaine et son affidée européenne ne manqueront pas de postillonner qu’il a été instrumentalisé par le Kremlin. On attend qu’elles en disent autant des magazines français par l’Elysée du vipérin Macron, ou des médias démocrates par les communicants de l’arrogante Hillary Clinton.