L’UMP Eric Ciotti vient de publier dans Le Figaro son étude du système d’accueil des demandeurs d’asile en France alors que la révision du dispositif, en faillite, est prévue pour décembre. La première et principale cause de tension est la hausse des demandes : + 85 % en cinq ans. Avec 66.000 demandes l’an dernier, c’est l’équivalent d’une petite ville de province qui cherche secours en France qui – avec l’Allemagne – est la première destination européenne des réfugiés.
L’attente de règlement des dossiers atteint désormais deux ans, un délai que le gouvernement prétend réduire à neuf mois. Comment, alors que les caisses sont vides ?
Le rapport Ciotti, sur fond de faillite du système et de l’Etat
L’insuffisance des capacités d’accueil fait que l’Etat se tourne de plus en plus vers l’hébergement d’urgence : il faut donc se charger de davantage de demandeurs en dépensant davantage pour chacun. Ceux qui perçoivent l’aide temporaire d’attente – 11,35 euros par jour – ne peuvent pas officiellement travailler. Leur entretien coûte, avec la nuitée d’hôtel, 870,50 euros à la collectivité par mois. Au total, les frais d’hébergement ont été multipliés par trois depuis 2008.
Cette aide, l’ATA, était versée à 37.600 personnes à la fin de 2012 ; à la fin de 2013, on arrive à 45.112 personnes, mais le budget ne prévoit que 25.400 allocataires en 2015, « une hypothèse particulièrement optimiste ».
S’y ajoutent les frais de santé et autres aides qui coûtent très cher et dont la couverture fait de la France un pays attrayant, rapporte Eric Ciotti.
On pourrait ajouter que cela rend d’autant plus difficile l’identification des personnes qui sont autre chose que des réfugiés économiques…
Des priorités pour le droit d’asile
Tout cela n’est pas si nouveau. Et la politique étrangère de la France et de l’Europe n’y est pas pour rien : le flux de malheureux venant de pays victimes des « printemps arabes » et autres conflits islamique n’a aucune raison de se tarir. Quant aux Chrétiens, venant notamment de pays de persécution pure et dure, ils ne bénéficient d’aucun régime particulier alors que la gravité de leur sort est connue. Il faudrait pourtant savoir qui l’on veut aider en priorité, chose que le principe de non-discrimination interdit évidemment…