Un rapport du sénat le montre : la déradicalisation est un échec total des illusions bien-pensantes

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La déradicalisation des islamistes a fait l’objet d’un rapport d’évaluation par deux membres du Sénat, l’un de droite, l’autre de gauche. C’est un échec total. La cause de cette déroute des illusions bien-pensantes : un faux diagnostic sur l’islamisme.
 
Catherine Troendlé représente les Républicains au Sénat, Esther Benbassa les Ecologistes, mais leur diagnostic est commun, et sans appel : la politique de déradicalisation lancée par Hollande en 2014 est un « échec », il va falloir changer de « concept ». Ce que le président de la commission des Lois du Sénat, Philippe Bas, traduit en termes simples : « C’est un fiasco complet, tout est à repenser, tout est à reconstruire ».
 

La déradicalisation entre expériences et illusions bien-pensantes

 
Au fil des pages, on apprend des détails qui feraient sourire s’il ne s’agissait d’un sujet aussi grave. Sur le gouvernement : il « était dans la panique à la suite des attentats ». Sur les associations qu’il a sollicitées et chargées de la déradicalisation : « Ces associations ne connaissaient pas la question, elle se sont juste engouffrées dans la brèche ». En somme, on a recruté à la va-vite des copains dans le vivier des gauches bien-pensantes, et, au lieu de macramé et de vivre ensemble, on les a chargé de lutter contre le terrorisme. Puis on « a laissé faire les associations en leur faisant confiance ». Belle lucidité. Il y avait de vraies vedettes. L’une d’entre elles est arrivée à une certaine notoriété sur la toile, Dounia Bouzar (dont les jeunes ont tiré les mots bouzarisme, bouzarisation, bouzarologie). Elle rappelait aux djihadistes présumés leur souvenirs heureux afin qu’ils s’amendent. L’Etat lui a tout de même versé 833.000 euros pour cela. Presque autant qu’à Pénélope Fillon. L’aveuglement coûte cher.
 

Le rapport du Sénat est impitoyable : c’est l’échec total

 
Autre échec sanglant, celui du centre de déradicalisation de Pontourny, près Beaumont-en-Véron dans l’Indre et Loire. Il devait accueillir vingt-cinq personnes, cela n’a jamais dépassé neuf et il est vide aujourd’hui, le dernier pensionnaire vient de choper quatre mois de prison avec sursis pour violences familiales.
 
Je vous ai gardé pour la bonne bouche l’information la plus jolie : la déradicalisation ne traitait que des volontaires. Vous avez bien lu : pour qu’un djihadiste présumé entre en stage de déradicalisation, il devait en faire la demande. Même Esther Ben Bassa est forcée de se poser la question : « Comment croire que des gens déracinés, qui viennent dans ce lieu sur la base du volontariat, puissent changer ? » Et comment croire surtout que les plus dangereux puissent faire acte de candidature à la déradicalisation ?
 

Malgré l’échec reconnu le système garde ses illusions bien-pensantes

 
Pourtant le rapport du Sénat n’aime pas trop se poser de telles questions. Il préconise en conclusion des solutions qui n’en sont pas et contredisent les constatations qu’il a faites, il faut selon lui travailler la « réinsertion », grâce à un « accompagnement individualisé » et « développer la prévention ». Et leur faire boire des jus de fruit sans sucre additionnel ?
 
Il n’y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. L’échec total des illusions bien pensantes était inévitable, inscrit dans la réalité. Constater la faillite de la déradicalisation revient à reconnaître qu’il fait froid l’hiver ou que la pluie mouille. La politique gouvernementale en la matière ressemble à celle qui est menée pour la désintoxication des drogués. L’échec vient de ce qu’on refuse de poser le bon diagnostic, à savoir que l’assuétude est une maladie spirituelle. De même l’islamisme n’est-il pas une maladie sociale, mais religieuse, spirituelle et politique. C’est une forma mentis qui implique la haine de la France et rend toute intégration impossible. Cela signifie que le traitement des symptômes et des individus ne sert à rien. C’est le modèle multiculturel qu’il faut abandonner. On le constate depuis toujours et partout d’ailleurs, le multiculturalisme, c’est la guerre. Les illusions bien-pensantes ne peuvent rien contre cela.
 

Pauline Mille