Rapport sur le temps de travail : améliorer la fonction publique pour renforcer le socialisme

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Selon le rapport sur le temps de travail dans la fonction publique remis par l’UDI Philippe Laurent au ministre Annick Girardin, les fonctionnaires travaillent quinze jours de moins chaque année que les salariés du privé. Solution proposée : améliorer l’organisation de la fonction publique pour la rendre plus efficace et renforcer l’emprise du socialisme sur la société.
 
Manuel Vals aura été à ce jour le premier ministre le plus provocateur en matière sociale de la cinquième république. En plein psychodrame sur la loi travail, il a laissé fuiter dans l’Obs les conclusions d’un rapport sur le temps de travail dans la fonction publique qui confirme les plaisanteries qui égaient les comptoirs de France et de Navarre depuis des années. Philippe Laurent, maire UDI de Sceaux et président du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale avait été missionné par la communiste Marylise Lebranchu et rend une conclusion sans ambiguïté : « Peu de fonctionnaires travaillent trente-cinq heures ».
 

Le rapport éclaire le maquis de la fonction publique

 
Plus précisément, la durée réglementaire annuelle du travail dans la fonction publique avait été fixée à 1607 heures lors du passage aux trente-cinq heures hebdomadaires, et la réalité constatée est de 1584 heures. Bien sûr, le ministre de tutelle, Annick Girardin, a tenu à tempérer la gouaille des zincs en soulignant que 36 % des fonctionnaires travaillent le dimanche et 17,5 % la nuit, contre respectivement 25 et 14,9 % des employés du privé. Elle a fait porter la responsabilité des accrocs au temps de travail non sur les agents de la fonction publique mais sur leurs chefs, déplorant des « dysfonctionnements liés à des pratiques managériales qu’il faut changer ».
 
Qu’en termes galants ces choses-là sont dites ! Pour ceux qui aiment qu’on leur parle français, Annick Girardin vise toutes les particularités locales.
 
En Alsace-Moselle, en application d’une loi du 1er juin 1924 la fonction publique chôme le vendredi saint et le 26 décembre. Dans les DOM, elle a un jour pour fêter l’abolition de l’esclavage. De nombreux départements offrent à leurs employés un jour du président. Le cumul de ces congés exceptionnels sans bases légales peut atteindre 5 jours. « Plus de 1.500 collectivités travaillent moins de 1.607 heures, Ce sont surtout de grandes villes qui appartenait à la gauche, les communistes en particulier »
 

La France championne du temps de travail minimal

 
Et le président du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale poursuit sans pitié : « Trop d’agents et de gestionnaires confondent allègrement congés payés et jours de RTT ». En relevant aussi les abus dans l’utilisation des « jours de fractionnement »: un agent « qui divise ses congés annuels en trois périodes d’au moins cinq jours ouvrés » pour bénéficier « d’un jour ou deux de congés supplémentaires » (une pratique qu’on retrouve aussi dans le privé).
 
En dehors du sel que ce rapport sème sur les plaies à vif du prétendu « dialogue social » et de la lumière qu’il jette sur le maquis de la fonction publique, au fond très diverse avec les corps de l’État, des villes et des collectivités territoriales, il rappelle une vérité très simple : la France ne travaille pas, elle travaille de moins en moins. Une autre étude vient de corroborer ce phénomène, elle a été publiée par l’UBS, l’Union des banques suisse, et porte sur 71 grandes villes et capitales dans le monde. Elle les classe toutes professions confondues, congés compris, en fonction du temps de travail annuel des salariés : Paris et Lyon sont les deux villes où l’on travaille le moins, Hong Kong et Bombay celles où l’on travaille le plus longtemps.
 

La politique anti travail du socialisme

 
Si on regarde la chose plus en détail, Moscou, Helsinki, Vienne, Milan, Copenhague, Luxembourg, Vilnius et Bruxelles suivent la capitale de la France et celle des Gaules, et à l’autre bout, Mexico, New Delhi, Bangkok, Taipei, Djakarta ne ménagent pas leur peine. En d’autres termes, l’Europe travaille peu, France en tête, et l’Asie, et le deuxième monde en général, triment dur pour s’en sortir. De même que l’Union européenne subventionne les agriculteurs pour entretenir le paysage, de même, à l’heure où piaffe la relève des robots, l’emploi tend-il à devenir chez nous une simple façon d’occuper le vulgum pecus.
 
Tout est d’ailleurs fait, en France surtout, depuis trente-cinq ans, pour organiser l’absence de travail : les trente-cinq heures ne sont que le fleuron d’un attirail législatif, fiscal et réglementaire qui privilégie le chômage, les départs en pré-retraite, etc. La devise du socialisme à la française est : travailler moins pour travailler moins. En s’accommodant de la ruine de la France. L’excuse absolutoire brandie par le pouvoir, comme quoi « nous avons l’une des meilleures productivité du monde », ne vaut rien, puisque la productivité telle qu’on la calcule n’est qu’une notion comptable, et que, par exemple, l’endettement et les délocalisations « améliorent » la productivité française sans que cela n’ait la moindre incidence sur l’efficacité du travail. La préférence pour l’absence de travail est donc une manière de casser la société française et de la rendre plus docile à la manœuvre mondialiste, moins réfractaire à l’invasion des biens et des personnes. En même temps, par l’abaissement des économies française et européenne, on permet le rattrapage des pays du tiers monde. Le socialisme mondial s’installe.
 

Des recommandations sans rapport avec la maladie qui mine la France

 
Il est significatif aussi que, parmi ses « 34 recommandations » pour remédier aux abus constatés, Philippe Laurent ne cite nulle part le dégraissage des effectifs de la fonction publique. Pourtant, chacun sait que celle-ci est pléthorique, qu’elle exerce une ponction fiscale et parafiscale insupportable sur la richesse de la nation. La France, par rapport à tous ses voisins et homologues, se caractérise par une hypertrophie maladive de sa fonction publique qui la fait parfois surnommer par les observateurs « la dernière économie soviétique ».
 
Il est clair que depuis François Mitterrand, les prélèvements obligatoires, déjà trop élevés du temps de Giscard, ont grimpé vers des sommets sans équivalent dans les pays développés et que le socialisme y exerce des ravages toujours plus graves malgré les déclarations cosmétiques d’un Macron ou la loi travail d’un Vals. Et le rapport sur le temps de travail dans la fonction publique participe à cet accroissement tentaculaire du socialisme, bien qu’il en débusque, ou parce qu’il en débusque, quelques abus.
 

Améliorer le rendement de la fonction publique pour renforcer le socialisme

 
En effet, paradoxalement, en montrant du doigt les licences que certains dirigeants de la fonction publique prennent avec les règles que leur impose leur statut, et en excitant ainsi l’ironie poujadiste du populaire, le rapport vise à améliorer la performance de la fonction publique, donc à renforcer l’action et l’emprise de celle-ci sur le pays. Donc à étendre et renforcer le socialisme. Il est tout à fait remarquable, que, non seulement, rien ne soit fait pour réduire le nombre des fonctionnaires, mais que rien n’est suggéré non plus pour libérer l’activité du privé. Les trente-cinq heures et leur train subsistent dans la loi travail. Ce qui est visé par le gouvernement Vals, c’est une mise à niveau du public et du privé pour améliorer le rendement du public. On veille à ce que la France ne travaille pas trop pour faire advenir le socialisme mondial, et on pense à réformer les abus de la fonction publique pour renforcer le socialisme en France.
 

Pauline Mille