Rapport Tuot : vers une intégration anti-française

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Le conseiller d’Etat Thierry Tuot vient de remettre à Jean Marc Ayrault le rapport que celui-ci lui avait commandé. Ce texte doit servir de base à la vaste réflexion interministérielle prévue au mois de janvier en vue de refonder la politique française en la matière. Or il comporte une critique explicite du modèle français et des propositions qui révoltent la majorité de la population. L’intégration anti-française est en marche.

Le premier ministre avait demandé au conseiller d’Etat une analyse des politiques existant, une liste de nouveaux concepts et buts, enfin, des indications de méthodes et de moyens. Le rapport n’est pas avare de propositions à court et moyen terme qui s’opposent radicalement au sentiment populaire et aux maigres mesures conservatoires prises par les précédents gouvernements : en vrac, autorisation du port du voile à l’école, définition d’un délit de harcèlement racial, évaluation permanente des discriminations supposées avec création d’une « cours des comptes de l’égalité », nationalité accordée à quiconque fera une scolarité jusqu’à seize ans quelles que soient ses conditions d’entrée en France et son statut juridique, refonte complète des programmes scolaires pour « tenir compte de la diversité ». Ce dernier point est lourdement souligné. Non seulement il sera interdit d’apprendre que nos ancêtres étaient les Gaulois, mais il deviendra obligatoire d’enseigner que certains de nos ancêtres étaient d’odieux négriers colonialistes pendant que d’autres étaient de pauvres esclaves ou dominés.
Derrière ces mesures particulièrement « flashy » se dessine un projet d’ensemble cohérent : il s’agit d’un « changement de paradigme », visant à établir un « vivre ensemble égalitaire ». Autrement dit, il s’agit de « faire société commune » en appliquant le principe déjà mis en œuvre à l’école : ici, l’enseignant ne doit pas dispenser un enseignement « descendant » mais reconnaître tout ce que les élèves ont à lui apprendre, là la France doit reconnaître que « l’héritage légué par les migrants » fait « partie de son identité ». En d’autres termes encore, ce n’est pas à l’arrivant de s’adapter au milieu qui l’accueille, c’est à celui-ci de s’adapter.

 

La France à l’école du monde

Il est significatif que le Haut Conseil à l’Intégration ait été dissous par François Hollande dès le 24 décembre 2012 et que le rapport recommande l’abandon du mot « intégration ». Celui-ci était en effet ambigu. Dans la tradition française, il était synonyme d’assimilation. Dans la pensée de certains, il tendait vers la communautarisation, une juxtaposition de communautés sur le modèle du « salad bowl » américain. C’était la position d’un Nicolas Sarkozy, qui tendait à attribuer aux grandes religions (Christianisme, Islam, Judaïsme) un pouvoir de police spirituelle sur les communautés afin de « civiliser la globalisation ». On passe manifestement d’une conception nationale à une conception impériale. Avec le rapport Tuot, on conserve en partie ce dernier modèle, mais à condition que le cadre légal s’assouplisse pour faire droit aux revendications des nouvelles communautés. Il recommande de « revoir l’ensemble des circulaires et textes de loi » dans cet esprit. Le but visé est de modifier l’identité de la France en fonction des arrivants, de l’acculturer à ceux-ci.
Plusieurs voix se sont élevées, et pas seulement à droite, pour dénoncer la provocation que constitue la publication d’un tel rapport à quelques mois des municipales, et pour déplorer qu’elle ouvre un boulevard électoral au Front national. C’est une analyse partielle et à courte vue. Le pouvoir socialiste, qui n’a aucune marge de manœuvre économique, ne peut satisfaire ses commanditaires et ses militants qu’en légiférant sur le « sociétal », c’est à dire en dynamitant systématiquement la société française. Malika Sorel Sutter, ancien membre du Haut conseil à l’intégration, l’a fort bien vu : « Pour moi, écrit-elle, il s’agit de déraciner le peuple français ». L’intégration anti-française est en route·