Si ses causes et sa durée probable restent objets de débat, un réchauffement du climat de la terre a bien été constaté depuis la fin du dernier petit âge glaciaire au dix-neuvième siècle, qui correspond plus ou moins avec le début de l’essor des industries. Ce réchauffement, de l’ordre d’un peu plus de 1 degré Celsius, beaucoup assurent qu’il s’est accentué depuis le milieu du siècle dernier, et, selon certaines études, 2024 devrait être « l’année la plus chaude », peut-être à cause de l’éruption du Hunga Tonga, et passer la barre symbolique de 1,5 degré de plus qu’à « l’ère préindustrielle ». Or, selon le rapport spécial publié en 2019 par le GIEC, le franchissement de cette limite devait entraîner des conséquences dramatiques. Mais on n’observe rien de tel. Au contraire, malgré l’abondante littérature alarmiste que les médias relayent volontiers, le réchauffement semble, depuis qu’on en mesure les conséquences, une chance pour l’homme et sa planète.
L’homme et le réchauffement profitent à la terre
Il y a deux sortes d’écologistes. Les écologistes humanistes, qui déplorent que le réchauffement du climat altère la santé, le milieu et les productions de l’homme, affirmant que les plus défavorisés sont aussi les plus touchés par le phénomène. Et puis les écologistes intégraux, pour qui l’homme n’est qu’un maillon de la vie sur terre et qui déplorent surtout la dégradation de la terre elle-même. Mais même ces derniers devront convenir que l’actuel réchauffement n’est pas à l’origine des méfaits qu’ils imputent à l’humanité. L’extinction du Dodo à l’île Maurice, par exemple, due aux porcs, chiens, rats et macaques crabiers importés par l’homme, est antérieure au réchauffement (17e siècle). L’auroch, massacré par la chasse, se trouve aujourd’hui, grâce à l’inbreeding, ressuscité par l’homme. Quant à la couverture végétale, elle est en augmentation sensible sur la terre, de l’ordre de 5 millions de kilomètres carrés entre 2000 et 2017, soit 5 %. Et cela, en grande partie grâce aux efforts de l’homme (reforestation, agriculture). La période actuelle, marquée par le réchauffement, aura donc été une période faste pour notre planète.
Un réchauffement bon pour la prospérité et la santé de l’homme
Pour l’humanité, c’est encore plus sensible, plus facilement mesurable, et mesuré. Le premier besoin pour l’homme, en particulier pour les plus pauvres et les plus exposés, est de se nourrir. Or, selon la FAO, la branche de l’ONU s’occupant de l’alimentation, malgré la forte poussée démographique du Sud, la ration calorique par personne sur la terre a augmenté de 35 % depuis 60 ans. Cette augmentation est visible partout, elle est particulièrement spectaculaire dans les pays émergents de classe « moyenne supérieure » (+ 63 %), mais elle touche aussi heureusement les plus pauvres (+ 15 %). Il y a donc un enrichissement inégal à l’ère du réchauffement, il n’y a pas d’appauvrissement des plus pauvres. Cela suppose une augmentation de la production mondiale tous azimuts. Depuis 1961, la production de céréales a été multipliée par 3,5 et celle de viande par 7 (l’Asie, l’Amérique du Sud et l’Afrique en profitent particulièrement), alors que la population ne l’était que par 2,6. Cela veut dire que Malthus, le rapport Meadows du club de Rome, et la bombe P de Paul Ehrlich avaient tout faux. Les prophètes de malheur se sont vautrés, et ce sont les données de la FAO qui l’établissent.
La révolution agricole chance des hommes et de la terre
Ce résultat remarquable s’explique par une révolution agricole : les terres exploitées n’ont crû que de 10 % mais la surface nécessaire à nourrir une personne a diminué de 58 %. Cet enrichissement se traduit naturellement dans l’espérance de vie à la naissance. Celle-ci a cru continûment partout sur terre, même si la croissance est bien plus spectaculaire en Asie et en Afrique, et même si l’Europe a cédé la première place aujourd’hui à l’Océanie. La part de la population vivant sous le seuil d’extrême pauvreté demeure un grave problème, mais la situation s’améliore depuis le pic des années 1990. Elle se situait à 39 % dans le monde entier, à 50 % en Asie du Sud, elle est tombée à 10 %. Quant au Sahel, où le taux atteignit presque 60 % vers 1995, il est tombé à 37 %. Ce n’est pas bon, mais c’est beaucoup moins mal. Enfin, l’incidence éventuelle directe du réchauffement sur la santé de l’homme se mesure à l’effet des températures trop basses ou trop hautes sur son organisme. Les études mesurent que le froid tue beaucoup plus que le chaud, même dans le Sahel et en Asie du Sud ou de l’Est.
Des catastrophes naturelles plus légères pour l’homme
Restent bien sûr les catastrophes naturelles que les médias soulignent parce qu’elles sont spectaculaires et dont on nous dit qu’elles sont plus nombreuses et plus intenses depuis le « réchauffement climatique », que ce soient des inondations, des sécheresses ou des incendies. Si, du point de vue des mesures relevées, il est bien difficile de déterminer une tendance générale à l’augmentation, on peut tenter d’en prendre la mesure par le biais de leurs conséquences économiques. En ce qui regarde les catastrophes naturelles qui peuvent (en théorie) être liées au réchauffement, c’est à dire hors activité sismique, leur coût pour l’homme croît en valeur absolue. Mais, rapporté au produit intérieur brut de la terre, il est en constant et régulier déclin, malgré des pics sensibles (93, 98, 2005, 2017, etc.). Les catastrophes naturelles coûtent de moins en moins cher à la terre et à l’homme. Doit-on en tirer la conclusion que le réchauffement est une chance pour la terre et pour l’homme ? Pour être plus exact, c’est l’activité humaine, que l’écologisme veut brider par la peur du réchauffement, qui est la grande chance de l’homme et de la terre.