A l’approche de la COP21, c’est surtout le discours qui se réchauffe : rapports, déclarations, interventions, pré-colloques se multiplient pour convaincre le quidam d’une situation d’urgence dont il peine à constater la réalité. Et pour cause : depuis 19 ans, on n’enregistre pas de montée de la température globale. Mais comme dans 1984, un ennemi invisible est à l’œuvre, qui justifie efforts et sacrifices, et qui fait peur sans qu’on le voie jamais. Le langage des pourfendeurs du « réchauffement climatique » est celui de la guerre. Et le résultat est le même : ils veulent du rationnement, des contrôles, des plans de campagne, des offensives… de la sueur et des larmes, comme disait Churchill.
Sans oublier la traque des espions et des traîtres : les négationnistes climatiques. Ceux qu’il faut ficher et faire taire.
Laurent Fabius l’a déclaré devant la presse dimanche : « C’est la vie même sur notre planète qui est en cause, l’urgence est absolue », disait-il, reprenant le thème de son intervention devant le Council on Foreign Relations six semaines plus tôt.
La COP21, un appel à la mobilisation contre le dictateur « Climat »
Mais ce ne sont pas les seuls organisateurs français de la COP21 qui tentent ainsi d’alimenter la panique. Le gouverneur de la Californie, Jerry Brown, a établi à la mi-septembre un parallèle entre la Seconde Guerre mondiale et la lutte contre le dérèglement climatique. Il a proclamé devant les climatologues de la Scripps Institution of Oceanography que « la lutte contre le changement climatique est l’équivalent moral de la course à la construction de la bombe atomique au cours de la Seconde Guerre ».
Tout se passe comme si le « réchauffement » était un ennemi conscient de son propre pouvoir de destruction, prêt à tout pour l’emporter : Jerry Brown – invité en juillet au Vatican pour participer à un colloque sur le climat et l’esclavage moderne – a comparé la « menace existentielle » du changement climatique à celle que faisait peser l’Allemagne nazie, soulignant que « des universités californiennes étaient à la tête des laboratoires nationaux qui fabriquèrent la bombe il y a 70 ans ».
Le parallèle est caractéristique. Il fallait tout sacrifier, tout accepter – y compris la bombe atomique et son cortège de destruction – pour mettre fin au pouvoir de Hitler. Aujourd’hui, la « catastrophe » climatique justifie pareille mobilisation quasi martiale pour la « survie » de l’humanité. Les lecteurs du Report from the Iron Mountain on the Possibility and Desirability of Peace, document extraordinaire et fort court dont nous conseillons très vivement la lecture, savent que le projet a été parfaitement planifié et remonte à loin.
Faire confiance aux scientifiques comme on suivait les généraux en temps de guerre
La presse multiplie donc les éditoriaux belliqueux. Ainsi l’« environnementaliste » Venkatesh Rao – tranquillement installé à Seattle – a-t-il récemment publié un article sous ce titre : « Pourquoi la résolution du changement climatique ressemblera à une mobilisation en vue d’une guerre. » Cette fois-ci, il ne faudra tout simplement pas faire confiance aux généraux, mais aux scientifiques et aux technocrates. Ceux qui « savent ». Ceux qui nous expliquent qu’aucune technique existante ne saurait suffire à elle seule tant il faudra « une action rapide et à grande échelle ».
Et ce sera douloureux. « Nous envisageons le type d’austérités associées aux économies de guerre. Pour les Américains ordinaires, cela peut vouloir dire la fin du style de vie ample qu’on peut s’offrir en banlieue, ou des voyages en avion low-cost, avec un retour accéléré vers l’habitat urbain dense et les voyages en train. Pour les entreprises, cela peut conduire à revoir de bout en bout les chaînes d’approvisionnement, alors que les secteurs à fortes émissions cesseront d’être viables sous les nouveaux régimes de quotas. »
Cesser de faire pousser du coton au Texas pour en faire faire des T-shirts en Chine et les revendre à Dallas ? Il ne semble pas que ce soit cela, l’objectif visé… Ce serait trop beau. On sait bien que l’objectif réel est de favoriser les nations aujourd’hui « émergentes » ou « en voie de développement » afin qu’elles captent une part de l’activité actuellement assurée dans les pays riches.
Le réchauffement climatique justifie un effort de guerre
Rao a un regret : que le changement climatique ne soit pas commodément identifiable avec un « dictateur terrifiant » qui permette de « rallier les troupes et la population en général ». Il propose d’en appeler aux « instincts parentaux » : « Il faut que les politiques sachent imposer le récit selon lequel il nous faut allouer de grands moyens aujourd’hui, alors que nous en avons encore la capacité, afin de sauver les générations à naître de désastres évitables. »
On goûtera l’ironie du propos. Les générations à naître sont sacrifiées à un niveau inédit depuis le début de la légalisation de l’avortement dans tant de pays. Elle a provoqué davantage de victimes que l’ensemble des guerres qu’a connues l’humanité. Plus d’un milliard de petites victimes connues, sans compter toutes les vies soufflées par les « contraceptifs » abortifs et autres stérilets, dans un mépris sans précédent de la vie humaine…
Les pourfendeurs du réchauffement sont dans cette logique, eux qui dénoncent « l’empreinte carbone » du moindre des petits d’homme, eux qui prêchent leur discours malthusien aux quatre coins du globe. Un mal nécessaire, diront-ils. Un sacrifice en l’honneur d’un nouveau Moloch, plutôt, qui fait dépendre le lever du soleil, l’abondance des récoltes et jusqu’à l’air qu’on respire de la volonté de l’homme à se limiter à son service.