Récolte d’organes après le séquençage ADN de Tibétains et Ouïghours

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Une commission sénatoriale des Etats-Unis a reçu le témoignage de plusieurs personnalités citées par le sénateur républicain Chris Smith accusant la Chine de prélèvements d’organes contraints sur des membres de minorités ouïghours et tibétains, sans compter des pratiquants de la secte Falun Gong. Pour Chris Smith, attentif à cette question depuis des années, il est avéré la récolte d’organes se fait à l’échelle « industrielle », par le biais d’exécutions ou, dans certains cas, de prélèvements avant même le constat de mort cérébrale.

L’un des témoins, le Dr Maya Mitalipova, une Ouïghoure née au Kazakhstan travaillant actuellement au Laboratoire de cellules souches humaines au MIT dans le Massachusetts, est allée jusqu’à accuser la Chine d’avoir créé la plus grande base de données ADN au monde à l’aide de la technologie américaine, pour y consigner le séquençage ADN des populations autochtones du Tibet et du Xinjiang, la province qui accueille la majorité des 15 millions d’Ouïghours du pays. Le gouvernement chinois – c’est-à-dire le Parti communiste chinois – a dû payer l’opération entre 1 et 2 milliards de dollars US, selon la chercheuse.

 

La récolte d’organes sur les Tibétains et les Ouïghours : l’offre et la demande

Un fort investissement qui aurait pour contrepartie la recherche de profils ADN compatibles pour le don d’organes… Maya Mitalipova a ainsi déclaré : « Lorsqu’un patient demande un organe en Chine, sa séquence ADN est comparée aux millions de données de la base. En l’espace de quelques minutes, on peut trouver une correspondance parfaite. Si un donneur potentiel ne se trouve pas dans une prison ou dans un camp, les autorités chinoises peuvent aisément trouver une raison pour arrêter et détenir un donneur correspondant qui pourra être tué afin de fournir des organes à la demande. Telle est la raison principale pour laquelle le gouvernement chinois a investi des milliards de dollars en séquençage ADN de la totalité des populations du Xinjiang et du Tibet : il en attend des milliards de dollars en retour par an. »

La commission du Sénat a également entendu Ethan Gutmann, expert en récolte d’organes et auteur du livre The Slaughter (« Le Massacre »), qui a témoigné de ce que de jeunes adultes ouïghours en pleine santé sont récupérés dans des camps de rétention de masse pour être tués en vue de la récupération de leurs organes. Ce qui a démarré avec les membres de Falun Gong s’est développé avec les minorités, notamment musulmanes, à partir de 2017, pour servir des patients originaires du Proche-Orient. La bascule s’est opérée pour la raison qu’on peut deviner : les Chinois ont « supposé que les touristes sanitaires du Golfe préfèrent des donneurs ne mangeant pas de porc », assure Gutmann.

 

La Chine dément la récolte d’organes sur les Tibétains et les Ouïghours

Un porte-parole de l’ambassade de Chine à Washington a formellement démenti les accusations sur les ondes de Radio Free Asia en affirmant que les lois chinoises interdisent la « vente et la récolte illégale d’organes humains », ajoutant que les droits des membres des groupes ethniques « ont été pleinement protégés » et que les accusations relevaient du « sensationnalisme ».

La presse mondiale regorge de récits d’Ouïghours attestant de la répression à leur encontre ou à celle de leurs semblables : une répression qui déborde des frontières chinoises

 

Anne Dolhein