Tout augmente ma brave dame, on le savait, mais personne n’avait encore pensé à ça : l’usager d’électricité britannique va devoir supporter des factures plus lourdes pour payer des producteurs d’énergies « renouvelables »… à ne pas en produire. Collectivement, la plaisanterie est estimée à jusqu’à 3 milliards de livres par an – plus de 3,5 milliards d’euros – qu’il va falloir débourser parce que le réseau national britannique ne peut pas absorber les kilowatts générés par un nombre croissant d’éoliennes.
Le coût de cette surproduction a été évalué par l’opérateur national du système d’énergie, NESO. Dès que le vent souffle fort, l’électricité injectée dans le réseau menace de surcharger les lignes de transmission. NESO intervient alors pour demander aux opérateurs de champs d’éoliennes de cesser leur production, et leur verse des « paiements de restriction » pour compenser leur manque à gagner.
En 2024, ce type de paiements a représenté un total d’un milliard de livres mais le budget augmente : NESO envisage son triplement d’ici à 2030, puisqu’on sait déjà que les réseaux d’acheminement ne seront pas développés au même rythme que les unités de production.
Payer des opérateurs pour ne pas produire d’électricité
Bien entendu, ces prévisions valent pour les moments où la production existe : lorsque le vent est en panne, il faut se tourner vers d’autres sources, et c’est encore pire quand le soleil manque lui aussi à l’appel…
Encore les prévisions de NESO sont-elles plus modestes que celles de fournisseurs d’énergie. Pour Octopus Energy, principal pourvoyeur d’électricité au Royaume-Uni, la facture annuelle supplémentaire pour rémunérer les opérateurs qui cessent de produire de l’énergie pourrait atteindre les 6 milliards de livres – soit 200 livres supplémentaires par an par foyer. Il faut dire que cela monte vite. En 2019, ce type de paiements ont totalisé 242 millions de livres : cinq ans plus tard, ils avaient quasiment quadruplé pour atteindre le milliard évoqué plus haut, pour l’essentiel versé à des opérateurs de champs d’éoliennes du nord des îles britanniques.
« Pile je gagne, face tu perds » : ces renouvelables qui rapportent toujours
Aujourd’hui, NESO assure chercher en permanence de nouvelles manières de réduire les coûts relatifs à l’équilibrage de l’offre et de la demande d’électricité : cela se fait seconde par seconde, mais au bout du compte, les coûts se retrouvent bien dans la facture du consommateur final. Soit 2,4 % de la facture totale d’un usager sur la période 2023-2024, tout de même. Et ce alors même que la surabondance d’énergie devrait en faire baisser le prix…
C’est d’autant plus insupportable qu’au nom de la « transition énergétique » vers le « net zéro », le contribuable britannique a déjà dû financer par l’impôt des « subventions beaucoup trop généreuses » pour les producteurs d’énergie éolienne et photovoltaïque.
Ou comment mettre en place un serpent qui se mord la queue.