Deux Républicains déposent un projet de loi pour défendre la liberté d’expression après l’imposition du « mariage » homosexuel par la Cour suprême

Deux Républicains déposent un projet de loi pour défendre la liberté d’expression après l’imposition du « mariage » homosexuel par la Cour suprême
 
Conscients des conséquences dramatiques que pourrait avoir la récente décision de la Cour suprême des Etats-Unis d’imposer le « mariage » homosexuel à tous les Etats américains, le sénateur Mike Lee et le député Raul Labrador, tous deux républicains, ont pris les devants en déposant une semaine plus tôt une proposition de loi visant à interdire au gouvernement fédéral de discriminer des individus ou des groupes qui veulent se servir encore, aux Etats-Unis, du Premier amendement de la Constitution pour exercer leur liberté d’expression.
 

Un projet de loi pour défendre les églises

 
Après la décision de la Cour suprême, le sénateur Mike Lee a posé cette question rhétorique dont tous connaissent déjà la réponse : « Si cinq juges de la Cour Suprême ont prononcé, outrepassant largement leur pouvoir, que 50 Etats devaient redéfinir le mariage, qu’est-ce que cela signifie pour de petites institutions de notre société civile – églises et synagogues, organismes de charité et agences d’adoption, services de conseil et écoles religieuses – qui sont constituées de citoyens Américains pour qui le mariage est l’union d’un homme et d’une femme ? »
 
Quelles seront effectivement les conséquences d’un tel « putsch judicaire », comme l’a qualifié le juge Antonin Scalia ?
 

Deux Républicains s’inquiètent pour la liberté d’expression au sujet du « mariage » homosexuel

 
Que va devenir ce qui s’appelait autrefois la liberté d’expression si certaines agences fédérales un peu plus zélées que les autres commencent à supprimer les aides, les prêts étudiants ou les exemptions de taxes à tous ceux qui évoquent le Premier amendement pour rester fidèles à la vérité ?
 
Les Républicains Lee et Labrador ont donc déposé le First Amendment Defense Act, qui entend « empêcher toute agence de priver d’exemption d’impôts, subvention, contrat, accréditation, licence, ou certification, tout individu ou institution qui croit que le mariage est l’union d’un homme et d’une femme ».
 
Leur action n’est qu’un simple rappel de la constitution américaine, mais elle n’en était pas moins nécessaire, à en juger par le nombre ridicule de soutiens obtenus. Le sénateur Lee n’a obtenu que 18 signatures (pour 100 sénateurs) tandis que le député Labrador n’a reçu le soutien que de 57 collègues (pour 435 députés). Seule une minorité de parlementaires soutient donc la liberté religieuse aux Etats-Unis, ce qui a de quoi s’inquiéter au vu de la décision de la Cour suprême.
 

La décision de la Cour suprême pourrait mener à une persécution de ceux qui s’opposent au « mariage » homosexuel

 
Cela fait d’ailleurs des années que la persécution religieuse est déjà réelle sur la question du « mariage » homosexuel. Certains Américains l’ont déjà vécue.
 
Aaron et Melissa Klein par exemple, ont été contraints de fermer leur boulangerie après s’être vu infliger une amende de 135.000 dollars pour avoir refusé de faire le gâteau d’un « mariage » gay…
 
Même chose pour l’église méthodiste du New Jersey qui s’était retrouvé devant la justice pour avoir refusé d’héberger une cérémonie homosexuelle dans le hall de sa maison de retraite.
 
Qu’imaginer demain ? Des journalistes privés d’accréditation s’ils sont contre le « mariage » homosexuel ? Des militaires devant la cour martiale ? Des églises interdites ?
 
Notez que le Congrès pourrait faire plus encore que de défendre le Premier amendement : il pourrait empêcher la Cour suprême de prendre de telles décisions sur le mariage, bien au delà de ses compétences initiales. En attendant, la proposition de ces deux Républicains est une première étape indispensable.
 

Un journaliste appelle à supprimer toute aide aux opposants au « mariage » homosexuel

 
Un journaliste du New York Times, « défenseur des droits homosexuels » a d’ailleurs donné indirectement raison au sénateur Lee dans les colonnes de son journal.
 
« Je ne pense pas que le sénateur Lee soit fou. Dans le cas de l’Université Bob Jones, en 1983, le tribunal avait décidé qu’une école pouvait perdre l’exemption d’impôts si sa politique violait la « politique publique fondamentale du pays ». Jusqu’à maintenant, le raisonnement n’a pas été étendu à d’autres types de discrimination, mais cela pourrait arriver. Je suis un défenseur des droits des homosexuels et j’étais enchanté de la décision de la Cour suprême – mais je comprends les craintes du sénateur Lee », écrit ainsi Mark Oppenheimer.
 
Mais ce dernier ne partage pas l’avis du sénateur sur la solution proposée : il encourage à supprimer totalement les aides attribuées aux écoles religieuses qui assument une « discrimination à propos de la race ou de la sexualité », au lieu de tenter de les sauver… Au moins, c’est clair.
 

Béatrice Romée