Malgré les « réseaux sociaux », la solitude, une épidémie plus mortelle que l’obésité

Malgré les « réseaux sociaux », la solitude, une épidémie plus mortelle que l’obésité
 
Les réseaux dits « sociaux » sont tout… sauf sociaux. Une étude de l’université Brigham Young d’Utah, aux Etats-Unis, confirme ce que l’on pouvait supposer : le divertissement à domicile, seul à seul avec un écran, et la multitude des « amis » sur Facebook et ailleurs ne compensent pas les rapports humains dans la « vraie vie ». Le résultat de l’isolement et de la solitude qui se répandent dans le monde comme une épidémie est une mortalité peut-être plus importante encore que celle associée à l’obésité.
 
Le fait de vivre seul, d’être isolé et de souffrir de la solitude – trois réalités différentes – augmente le risque de mortalité prématurée de 32 %, 29 % et 26 % respectivement : c’est ce qui résulte de cette étude à grande échelle qui a comparé les données de plusieurs études existantes portant sur quelque 3 millions de personnes au total.
 

La solitude est liée à la même surmortalité que l’obésité

 
Ce sont des chiffres comparables à ceux de la surmortalité liée à l’obésité. Mais tandis que les autorités sanitaires dans de nombreux pays du monde ne cessent de répéter : « Cinq fruits et légumes par jour », la convivialité humaine, les relations amicales et familiales et même les simples liens de voisinage sont en train de sombrer, engloutis dans le monde du virtuel qui ne satisfait pas le besoin de communication – et de communion – de l’homme, fait pour la relation.
 
Comme toujours, c’est la vie de famille qui apporte la première réponse et les premières règles de vie, aux antipodes de « mangerbouger.com » : prendre les repas ensemble, échanger, se parler préparent chacun à mieux vivre soi-même et à s’ouvrir davantage à ceux qui sont réellement seuls…
 

Internet et réseaux sociaux, au cœur de l’épidémie mortelle de solitude

 
La facilité d’accès du divertissement, apparemment inépuisable, sur internet et l’illusion d’être en lien avec un nombre de « contacts » inimaginable dans la réalité – sans compter toutes les courses et démarches que l’on fait si facilement en ligne – font qu’on n’a plus vraiment de raison de quitter la maison sauf si on le décide vraiment.
 
Pour les chercheurs de Brigham Young, les choses sont claires : les réseaux sociaux ne créent aucun lien social et peuvent contribuer à enfoncer les internautes dans leur mortelle solitude.
 
« Nous devons commencer à prendre nos relations sociales davantage au sérieux », assure Julianne Holt-Lunstad, qui a dirigé l’étude sur la solitude, que son équipe voit progresser comme une « épidémie ». Rien de bien nouveau sous le soleil, mais une vérité à réapprendre à chaque génération.