Rétablir les contrôles aux frontières entre membres de l’UE coûterait moins cher que de laisser la crise des migrants perdurer

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L’institut économique allemand basé à Munich, IFO, estime que le rétablissement des contrôles aux frontières entre les pays membres de l’Union pèserait assez lourd sur l’économie européenne, réduisant la production économique de 0,19 à 0,47 % par an. Cela équivaut à quelque 26 milliards d’euros pour l’estimation basse, et jusqu’à près de 66 milliards pour l’estimation haute. Ce n’est pas pour autant que l’IFO recommande de ne pas rétablir ces contrôles. Cela coûterait de toute façon beaucoup moins cher que les milliards dépensés actuellement en raison de la crise des migrants. Selon Gabriel Felbrmayer, son président, ces montants ne représenteraient qu’une « petite partie des coûts entraînés par l’immigration de masse incontrôlée ».
 
Les analystes d’IFO ont fondé leurs estimations sur une étude des échanges économiques avant et après la mise en œuvre de des accords de Schengen qui ont supprimé les contrôles aux frontières entre les pays signataire.
 

La crise des migrants coûte des fortunes à l’UE

 
Les coûts du transport seraient notamment frappés d’une augmentation de 7 % en moyenne, mais ils ne représentent que 10 % de la valeur des produits transporter. L’effet serait donc relativement mineur.
 
À l’inverse, les coûts actuellement induits par la crise des migrants sont très importants. L’un des pays les plus affectés est la Suède, confrontée à une addition de quelques 600 milliards de couronnes – 65 milliards d’euros – du fait de l’arrivée massive de réfugiés l’an dernier. Ces coûts comprennent les frais immédiats de leur accueil, mais également les coûts de police et des allocations sociales auxquelles pourront prétendre les réfugiés jusqu’à leur mort ou jusqu’à ce qu’ils quittent le territoire suédois.
 

Rétablir le contrôle des frontières à l’intérieur de Schengen a un coût – raisonnable !

 
Les montants avancés pour la Suède ne représentent qu’une fraction du coût de la crise des migrants dans l’ensemble de l’espace Schengen. On ne peut évidemment tout traduire en dépenses et en répercussions économiques. Mais dire que les contrôles de passeports et de sécurité aux frontières puissent contrevenir aux droits de l’homme n’est pas moins contestable que d’évaluer le coût de l’immigration. Les contrôles sont destinés à protéger les populations des pays concernés, et ils sont du devoir des Etats.
 

Anne Dolhein