La Phrase : « Il ne s’agit ni plus ni moins que du retour de l’OAS à l’Assemblée nationale »

retour OAS Assemblée nationale
 

C’est ainsi que le député LFI Abdelkader Lahmar a commenté l’adoption de la proposition de loi présentée par le RN demandant d’abroger les accords de 1968 entre la France et l’Algérie, qui privilégient outrageusement cette dernière. Et de prédire dans la foulée « le retour des expéditions coloniales en Algérie ». Il ne faisait d’ailleurs qu’exprimer avec un peu plus d’outrance l’indignation générale d’une gauche surprise dans ses habitudes par un vote en quelque manière historique : 185 pour 184 contre, Horizon et les Républicains ayant ajouté leurs voix à celles du RN, en dépit des objurgations ordinaires du front républicain. Marion Maréchal a parlé d’un pas « vers la coalition des droites ». Il faut espérer qu’elle se trompe et que c’est un pas de la majorité des droites vers une coalition anti-mondialiste, une coalition nationale anti-arc-en-ciel. Un signe de ce mouvement serait que le Sénat reprenne cette proposition pour lui donner plus de poids face à l’exécutif qui reste pour l’instant le maître du jeu, les propositions de loi n’ayant pas valeur contraignante. Mais le symbole est fort : un début d’union des patriotes s’est dressé contre un vestige anachronique de la guerre d’Algérie, malgré les criailleries de la minorité tiers-mondiste qui se croyait bénéficiaire ad vitam aeternam d’un monopole de l’histoire et de la morale.

La France s’est ainsi libérée d’une sujétion humiliante qui s’appuyait sur un mensonge : non, elle ne doit rien à l’Algérie, surtout pas des réparations. Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a immédiatement réagi, pour lui, il faut « renégocier » l’accord. Il est certain que c’est une bonne nouvelle, par exemple, pour un Boualem Sansal. On y mettra trois bémols : 1, il n’est pas certain que cela débouche sur quoi que ce soit de concret ; 2, dans le cas inverse, il faudra s’assurer d’un cadre législatif précis pour que les immigrés Algériens ne se croient pas autorisés à se prévaloir des Accords d’Evian, comme le craignait récemment (sincère ou non) le macronien Charles Rodwell ; 3, l’autre texte présenté par le RN dans sa niche parlementaire, qui visait à rétablir le délit de séjour irrégulier, n’a pas été adopté. Il est vrai que cela n’est pas possible en l’état du Conseil constitutionnel, qui a donné le 6 juillet 2018 la garantie de la Constitution au « principe de fraternité » qui s’applique désormais à l’aide aux clandestins. Mais le vote négatif d’Horizon et des Républicains montre que, dès qu’on dépasse le symbole pour entrer dans la lutte politique, les droites sont extrêmement frileuses.