La révolution chaviste utilise TikTok contre « la censure »

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Le président Maduro vient d’exhorter tout bon citoyen vénézuélien, tout chaviste fervent, à ouvrir un compte TikTok pour contourner « la censure » que font peser selon lui les médias sur la révolution prolétarienne qu’il mène. « Nous devons nous battre dans notre voisinage, dans notre communauté, même dans le coin de notre quartier. Un socialiste, un chaviste, un bolivarien, doit avoir son compte Tiktok. » Le dictateur, qui se voit déjà en influenceur TikTok, invite ses fans à partager sur la plateforme chinoise des « contenus esthétiques, créatifs et humoristiques ». La révolution doit être festive et inventive.

 

Mélenchon, la révolution chaviste et TikTok

Et libératrice. La révolution chaviste (qui est le modèle de Mélenchon et de sa France insoumise, nul ne doit l’oublier) a son fer de lance social dans les Cafecitos militantes, les « petits cafés » qu’organisent les militants du PSUV à la maison, au travail, dans les bureaux de l’administration, pour y diffuser leur idéologie en bavardant autour d’un petit noir, afin de « renforcer l’organisation, l’unité, et la conscience révolutionnaire ». Dans son discours, Maduro s’est exclamé : « Camarades, imaginez que nos 6.500 cafecitos aient chacun leur compte TikTok ! Nous brisons la censure et le veto, nous gagnons la bataille contre le mensonge, le mal, la haine et le fascisme. » Vaste programme !

 

Censure, auto-censure, et culot monstre

En attendant, en matière de censure, la révolution chaviste s’est considérablement fait les dents sur les journaux et les chaînes de télévision privées, fermant les établissements à tour de bras et saisissant les actifs. On estime que furent ainsi liquidés 500 médias en 25 ans. A lui seul, Maduro a clos 280 stations de radio de 2003 au printemps 2023. Et ce n’est pas tout. Il a bloqué l’accès aux moteurs de recherche, aux nouveaux sites et aux plateformes de réseaux sociaux à certains moments précis pour faire baisser la courbe des messages critiques à son endroit. D’une manière générale, après la fermeture de Radio Caracas Télévisio (RCTV) en 2007, l’ensemble des médias locaux n’a cherché sa survie que dans l’autocensure, quant aux médias internationaux, même ceux de gauche comme CNN, ils ont carrément été interdits. Cette histoire de censure est un truc du dictateur pour remobiliser grâce à TikTok des cafecitos qui n’en peuvent plus de faire la réclame d’un socialisme chaviste en plein effondrement.

 

Pauline Mille